Plus qu’une simple manifestation commerciale, la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) qui se tiendra à Alger du jeudi 02 au mercredi 10 septembre, constitue une étape cruciale pour l’intégration africaine, qui pour, l’agroéconomiste et enseignant-chercheur à l’Ecole nationale supérieure agronomique d’Alger, Ali Daoudi, «l’IATF 2025 représente un rendez-vous stratégique pour repenser le modèle économique africain», soulignant que «le continent ne peut plus se contenter d’exporter ses matières premières à l’état brut, au risque de rester prisonnier d’une dépendance historique aux marchés mondiaux» a-t-il précisé dans ses déclarations à l’APS. Des experts ont appelé à «accélérer l’interconnexion des économies du continent, car étant la condition indispensable pour valoriser ses ressources, et faire émerger des industries locales capables de porter la souveraineté économique africaine». Face à de multiples défis socio-économiques (chômage élevé des jeunes, sécurité alimentaire, vulnérabilité aux chocs extérieurs et déficit d’infrastructures), les économistes soulignent que «l’Afrique ne peut relever ces enjeux qu’en misant sur ses complémentarités». S’exprimant à l’APS, le professeur en économie, Brahim Guendouzi a, de son côté, indiqué que, «la diversité des ressources naturelles, agricoles, industrielles et humaines entre pays africains représente un atout majeur, à condition de mieux les mettre en synergie». L’interconnexion des économies apparaît ainsi comme une voie incontournable pour renforcer la résilience, créer de la valeur ajoutée sur le continent et répondre aux besoins croissants d’une population estimée à 1,4 milliard d’habitants. Selon lui, «l’IATF 2025 représente une plateforme privilégiée pour avancer concrètement vers l’interconnexion des économies africaines et permet non seulement de stimuler les échanges commerciaux, mais aussi d’identifier les secteurs prioritaires où la complémentarité entre États peut accélérer la transformation locale des ressources».
« La diaspora et la jeunesse, véritable matière grise du continent »
Selon l’économiste, «l’IATF s’inscrit dans la dynamique de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine), dont l’objectif est de lever progressivement les barrières tarifaires et non tarifaires entre les pays du continent, souligne l’économiste rappelant que l’objectif de la zone est de porter la part du commerce intra-africain à 25 % d’ici 2030, contre environ 15 % actuellement». Cette manifestation d’envergure, poursuit-il, «joue aussi un rôle majeur en valorisant le potentiel de la diaspora et de la jeunesse africaine, considérée comme une véritable «matière grise» du continent, en offrant aux startups, talents innovants et chercheurs, une vitrine continentale et en facilitant leur mise en relation avec des investisseurs et des fonds de capital-risque». Pour sa part, le chercheur Ali Daoudi, a souligné que «l’agriculture constitue l’un des terrains les plus prometteurs pour concrétiser l’intégration africaine. Pour le professeur Daoudi, la mise en valeur des complémentarités entre pays producteurs et pays transformateurs est essentielle pour réduire la dépendance alimentaire du continent et renforcer sa souveraineté, citant l’exemple du cacao produit en Afrique de l’Ouest, qui pourrait être transformé grâce à des partenariats avec des industries agroalimentaires installées en Algérie, créant ainsi de la valeur ajoutée à l’échelle régionale tout en répondant aux besoins d’une population en forte croissance », a-t-il conclu.
L. Z.