Il ne s’agit pas ici de la maladie qui frappe le seul Roi Mohamed 6. Il y a une autre maladie qui frappe l’ensemble du régime politique monarchique et ses vassaux. La dernière manifestation de cette maladie a été signalée jeudi dernier à Malabo (Guinée équatoriale) où se tenaient les travaux de la 47e session du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA). En cause, le vol du drapeau de la République arabe sahraoui démocratique (RASD) par « des individus décrits comme appartenant à la délégation marocaine ». Ce qui a créé un tollé parmi les représentants des États membres qui ont refusé « de poursuivre les travaux de la réunion avant que le drapeau sahraoui ne soit remis à sa place ». Ils ont rappelé le statut de « la RASD, membre fondateur de l’UA (contrairement au Maroc qui n’a pas ce statut NDLR) et la nécessité de se conformer aux règles éthiques et protocolaires garantissant le respect mutuel entre les États membres ». Les travaux n’ont pu reprendre qu’une fois le drapeau remis en place. Ce n’est pas la première fois que cette maladie royale se manifeste dans des foras internationaux et même dans des espaces publics. D’ailleurs tout le monde se rappelle l’épisode de la carte du Maroc incluant le Sahara occidental imprimée sur le maillot des joueurs de l’équipe marocaine « Renaissance sportive de Berkane » (RSB). Cette équipe devait disputer la demi-finale de la Coupe de la CAN (Confédération Africaine de Football) 2023-2024, face à l’équipe de l’Union sportive de la Medina d’Alger (USMA). Les joueurs de l’USMA avaient refusé de disputer les deux matchs (aller-retour) du 21 et 28 avril 2024, tant que cette carte ne soit retirée des maillots des joueurs marocains. Les mêmes symptômes de cette maladie ont réapparu lors d’une réunion de la commission des affaires étrangères de l’assemblée nationale (française) au mois de mars dernier. « Je voudrais m’insurger parce que la carte qui est derrière vous a été changée… il y a un mois, ce n’était pas cette carte-là qui était ici… » a martelé, à la surprise générale, le député français Jean-Paul Lecoq. Avant d’ajouter « il y avait là, la carte conforme (aux résolutions de) l’ONU, conforme au droit international… Il y a un mois, (…) le Maroc et le Sahara occidental n’étaient pas de la même couleur et aujourd’hui le Maroc et le Sahara occidental ne forment qu’un pays. Quelqu’un ici (a changé la carte) ». Ce « quelqu’un » a, de toute évidence, été actionné par le makhzen marocain. On ignore pour l’instant la contrepartie de cette « sous-traitance » car il est impossible qu’il n’y ait pas eu de contrepartie. Ceci dit, cette obsession de la royauté marocaine contre la cartographie et le drapeau sahraoui est une maladie caractérisée par des comportements répétitifs et irraisonnés mais irrépressibles. Il s’agit d’un « TOC » (trouble obsessionnel compulsif) en neurologie. Avec cette particularité pour la royauté marocaine de n’avoir aucun TOC pour le drapeau espagnol qui flotte à Ceuta et Melilla. Ce qui rend cette obsession difficile à traiter !
Zouhir Mebarki