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DES VOIX BRITANNIQUES ACCUSENT LEUR GOUVERNEMENT : « Complicité dans le génocide à Ghaza »

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Un mouvement de protestation sans précédent s’intensifie au Royaume-Uni contre le rôle jugé complice de Londres dans la guerre menée par Israël à Ghaza.
Des voix emblématiques de la culture, de la politique et des droits humains s’unissent pour dénoncer l’inaction du gouvernement britannique face à ce qu’elles qualifient de génocide en cours contre le peuple palestinien. Parmi les nouvelles personnalités à rejoindre cet appel figurent l’actrice britannique acclamée Dame Judi Dench, la lauréate du prix Nobel de la paix Malala Yousafzai, ainsi que l’acteur Stanley Tucci. Ces figures publiques font désormais partie des plus de 100 signataires récents d’une lettre ouverte adressée au Premier ministre Keir Starmer, lui demandant expressément de « mettre fin à la complicité du Royaume-Uni » dans les atrocités perpétrées à Ghaza. Révélée par Sky News, cette lettre a été rédigée à l’initiative de l’organisation caritative Choose Love, spécialisée dans le soutien aux réfugiés. À la fin du mois de mai, elle avait déjà recueilli près de 300 signatures, parmi lesquelles celles de célébrités comme Dua Lipa, Benedict Cumberbatch ou encore Gary Lineker. Tous appellent à la suspension immédiate des licences d’exportation d’armes britanniques vers Israël. Le contenu de la lettre est explicite : les signataires demandent au Premier ministre d’user de tous les moyens disponibles pour garantir l’acheminement complet de l’aide humanitaire à Ghaza et pour œuvrer à un cessez-le-feu immédiat et durable. Dans un geste hautement symbolique, plusieurs artistes et activistes ont lu, devant le Parlement britannique, les noms des enfants tués dans la bande de Ghaza, dans une tentative déchirante de rendre visible l’ampleur de la tragédie humaine qui se joue à quelques heures de vol de Londres. Et pourtant, malgré ces mobilisations croissantes, trois semaines après l’envoi de la première lettre, les signataires affirment avec amertume que « rien n’a changé ». La nouvelle vague de signataires comprend des noms prestigieux : Florence Pugh, Russell Tovey, Ncuti Gatwa (Doctor Who), Paolo Nutini, l’écrivain Michael Rosen, le musicien Paul Weller, les membres du groupe Little Mix Leigh-Anne Pinnock et Jade Thirlwall, l’animatrice Fern Cotton, l’actrice de Game of Thrones Carice Van Houten, Bonnie Wright (Harry Potter), ainsi que l’ex-capitaine de l’équipe anglaise de rugby, Chris Robshaw. Leur message est clair et bouleversant : « Les enfants à Ghaza meurent de faim alors que nourriture et médicaments sont à quelques minutes d’eux », dénoncent-ils, accusant Israël de bloquer délibérément l’aide humanitaire. Selon la lettre, 71 000 enfants de moins de 4 ans souffrent de malnutrition aiguë, et ceux qui survivent à la faim vivent au rythme des bombardements. Plus de 15 000 enfants palestiniens ont déjà été tués. Les signataires ne ménagent pas leurs mots à l’égard du gouvernement britannique. « La violence, scellée par le silence du Royaume-Uni, les avions chargés de pièces fabriquées dans nos usines, sèment la mort sur des familles entières en quelques secondes », fustigent-ils. Et de conclure : « Chaque seconde qui passe est un enfant de plus qui meurt sous nos yeux. L’histoire s’écrit dans les moments de clarté morale, et celui-ci en est un. Le monde regarde. L’histoire n’oubliera pas. Les enfants de Ghaza ne peuvent attendre une minute de plus. Monsieur le Premier ministre, que choisirez-vous ? La complicité dans les crimes de guerre ou le courage d’agir ? » Bien que le gouvernement britannique ait suspendu environ 30 licences d’exportation d’armes vers Israël en septembre dernier, les chiffres récents contredisent cette posture. En effet, les données des mois d’octobre et décembre 2024 révèlent que Londres a approuvé des contrats d’armement totalisant 127,6 millions de livres sterling — une somme supérieure au total des exportations d’armes britanniques vers Israël sur la période 2020-2023. Depuis la première lettre, Keir Starmer a bien condamné les crimes israéliens à Ghaza comme étant « horribles et inacceptables ». Toutefois, il s’est jusqu’à présent abstenu d’utiliser le terme « génocide », malgré les demandes croissantes venant même de députés de son propre parti. Le 10 juin dernier, le Royaume-Uni, aux côtés de l’Australie, du Canada, de la Norvège et de la Nouvelle-Zélande, a tout de même pris une mesure inédite : imposer des sanctions aux ministres israéliens d’extrême droite Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich pour incitation répétée à la violence contre les civils palestiniens. Ils se sont vu interdire l’entrée sur le territoire britannique et leurs avoirs ont été gelés. Un sondage commandé par l’ONG Action for Humanity et le Centre de justice internationale pour les Palestiniens et réalisé par l’institut YouGov révèle un tournant significatif dans l’opinion publique : 55 % des Britanniques interrogés s’opposent aux frappes israéliennes à Ghaza ; 82 % de ces opposants estiment qu’Israël commet un génocide ; 65 % des sondés soutiennent l’exécution du mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce vaste élan de conscience morale, associant figures culturelles, activistes et citoyens, place le gouvernement britannique face à ses responsabilités historiques. La question demeure : le Royaume-Uni osera-t-il briser son silence et mettre un terme à son soutien à une guerre qui, selon de nombreux observateurs et experts, frôle ou dépasse déjà les seuils du droit international humanitaire ?
M. Seghilani

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