Les participants à un colloque national sur « la réhabilitation des écosystèmes steppiques et la lutte contre la désertification », qui se tient à partir de mardi à El Bayadh, ont mis en avant les efforts de l’Algérie dans le développement durable et la lutte contre la désertification à travers notamment la réhabilitation du barrage vert comme projet stratégique.
Les participants à cette rencontre, initiée par le conservation des forêts de la wilaya en collaboration avec le centre universitaire « Nour El Bachir » d’El Bayadh, à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, placée cette année sous le thème « récupérer les terres, libérer les opportunités », ont convenu que l’obtention de résultats tangibles et positifs du projet de réhabilitation du barrage vert dans les 13 wilayas concernées, confirme l’engagement des pouvoirs publics à lutter contre la dégradation des écosystèmes et à oeuvrer pour la protection des zones steppiques contre les effets de la sécheresse et de l’avancée du sable. Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général de la wilaya d’El Bayadh, Akli Ouali, a estimé que les efforts conjugués de tous les secteurs concernés, ainsi que le recours aux technologies modernes pour améliorer les sols et réguler l’activité pastorale, permettront »d’atteindre les objectifs de la réhabilitation du barrage vert, conformément aux directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui accorde une attention particulière à la réalisation de l’approche économique et environnementale de cet important projet ». Pour sa part, le conservateur des forêts de la wilaya d’El Bayadh, Hamza Omar, a souligné le rôle des agriculteurs, des éleveurs et de la société civile dans la mise en œuvre du projet du barrage vert et l’intégration des micro-entreprises et des étudiants universitaires aux opérations de plantation et d’entretien, ainsi qu’au suivi des zones reboisées. Il a également souligné la contribution des campagnes de sensibilisation à la protection des ressources naturelles végétales et animales dans les régions arides et semi-arides. De son côté, le professeur et chercheur Khelladi Mederbel de l’Université Ahmed Zabana de Relizane, a souligné l’importance d’exploiter des projets innovants et d’adopter des plateformes d’intelligence artificielle pour collecter et analyser des données détaillées afin de prendre les décisions appropriées et de développer des solutions efficaces pour réhabiliter les écosystèmes steppiques et lutter contre la désertification. Il a insisté sur l’importance d’encourager les startups à lancer des projets pilotes et à développer des systèmes d’emploi et de surveillance à distance utilisant l’intelligence artificielle pour contrôler de manière optimale les programmes de reboisement. Dans sa présentation, Ouahid Zendouche, de l’Institut national de recherche forestière, a mis l’accent sur plusieurs expériences scientifiques menées par des centres de recherche universitaires dans plusieurs wilayas pour utiliser des technologies de collecte, d’analyse, d’affichage et de gestion de l’information géographique et descriptive, ainsi que de stockage de données géographiques telles que des cartes et des images aériennes. Ces technologies fournissent également des résultats et des solutions grâce à des applications numériques et des cartes sur le mouvement du vent, l’ensablement et la désertification, régulièrement mises à jour. Le chercheur Moussaoui Tayeb, du centre universitaire de Nâama et le Dr Youb Okacha, du centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides de Biskra, ont présenté une étude d’analyse de la progression de l’avancée du sable dans le sud-ouest du pays à l’aide de données climatiques satellitaires et de techniques de télédétection. Ils ont souligné la nécessité de développer des projets intégrés qui prennent en compte l’efficacité économique, sociale et environnementale pour lutter contre le changement climatique et la désertification dans les zones pastorales par la régénération et la stabilisation des dunes. Les données présentées lors de ce colloque indiquent que le projet du barrage vert vise à étendre sa superficie de 3,7 millions d’hectares à 4,7 millions d’hectares à travers 13 wilayas et 183 communes. Les zones pastorales couvrent 63% de sa superficie, équivalent à 2,33 millions d’hectares, composées d’alfa et d’espèces fourragères, sachant que 18% sont des zones forestières représentant plus de 600.000 hectares et 16% sont des surfaces agricoles représentant plus de 500.000 hectares. Cette rencontre de deux jours est animée par des universitaires, des spécialistes et des cadres techniques des services forestiers des wilayas d’El Bayadh, Nâama et Saïda. A l’occasion de cette journée internationale, le centre universitaire d’El Bayadh a organisé une exposition mettant en valeur les espèces végétales plantées dans la zone du barrage vert dans la wilaya d’El Bayadh et le rôle de divers organismes dans la lutte contre la sécheresse, avec la participation de l’Agence nationale pour la protection de l’environnement, de plusieurs directions de wilayas et d’associations locales versées dans l’environnement.
