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France, un boulet pour l’Espagne

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En feuilletant la presse étrangère hier matin, on est tombé sur une intéressante analyse géopolitique d’un politologue ukrainien* publiée dans le journal La Vanguardia. L’auteur a abordé les relations entre l’Espagne et l’Algérie à l’aune de la dynamique géopolitique dans le voisinage. En clair, il s’agit de la crise entre l’Algérie et la France et ses répercussions sur la coopération algéro-espagnole. Dans le domaine énergétique surtout, mais aussi en matière de commerce. « Les récentes politiques françaises en Algérie et en Afrique en général ont eu pour effet inattendu de porter atteinte aux intérêts de l’Espagne ». Voici un passage du texte, pour résumer l’esprit de cette analyse : En théorie, on sait que les choses entre l’Algérie et l’Espagne sont rentrées dans l’ordre. À l’inverse, nos relations avec la France se sont gravement détériorées. Ce que l’on sait moins, c’est ce qui lie l’Espagne à la France en matière de coopération dans le domaine de l’énergie. Mais dans cette équation, l’Algérie reste au cœur des enjeux énergétiques en Europe et un fournisseur de gaz sûr et fiable pour ces deux pays. L’analyse en question suggère, dans le fond, que les politiques françaises en Algérie posent de sérieux problèmes à l’Espagne et à ses intérêts en Afrique du Nord. À commencer par l’approvisionnement de l’énergie dont l’Espagne dépend à 39 % du gaz algérien. Du fait de cette instabilité géopolitique, elle est ainsi exposée à des risques de rupture d’approvisionnement à cause d’un pays, la France, qui s’est avéré moins coopératif et peu solidaire lorsqu’il s’agit de partager ces mêmes risques, avec son voisin. Le politologue en veut pour preuve, la panne de courant électrique majeure qui a affecté, fin avril dernier, l’Espagne, le Portugal, l’Andorre et la France. Depuis ce blackout, la France aura posé de nouveaux défis énergétiques à l’Espagne. Lesquels, suggère le politologue, pourraitent être orientés vers une diversification des approvisionnements à partir des marchés de l’Asie centrale et de l’Azerbaïdjan. L’Espagne sait qu’elle peut compter sur l’Algérie qui a une réputation et un statut à défendre dans le domaine de l’énergie. Quand bien même elle est un fournisseur sérieux et irréprochable. La France, qui nous joue un sale jeu, constitue un facteur d’instabilité pour la stabilité et, donc, la sécurité énergétique. D’où, soutient la même source, la perspective, pour Madrid, de recourir à d’autres marchés pour parer à toute éventualité. Outre l’énergie, la détérioration des relations avec la France n’arrange pas non plus la coopération commerciale avec l’Espagne. Là aussi, c’est « la faute » à Paris si l’Espagne est pénalisée par la perturbation des chaînes d’approvisionnement comme les restrictions imposées par l’Algérie au blé et autres produits français. C’est que, quelque part, il y a de l’eau dans le gaz entre Madrid et Paris !
Farid Guellil

* Le Dr Yevhen Mahda, directeur de l’Institut de politique mondiale de Kiev

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