Accueil À LA UNE L’HISTORIEN CHRISTOPHE LAFAYE : La difficulté de répondre aux questions

L’HISTORIEN CHRISTOPHE LAFAYE : La difficulté de répondre aux questions

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Autant la réalisatrice, Claire Billet, a été d’une spontanéité remarquable dans ses réponses à nos questions, autant l’historien, Christophe Lafaye, qui a participé avec ses conseils à l’accomplissement du documentaire « Algérie : Section armes spéciales », n’a pas trouvé le temps pour nous expliquer le pourquoi de son silence. Il nous faisait parvenir seulement ses assurances, qu’il allait « trouver un moment ». Las de l’attendre, nous nous sommes contentés de l’aimable disponibilité de notre consœur Claire Billet, pour préparer le sujet et que la défaillance de l’historien nous a contraint à déprogrammer pour aujourd’hui alors qu’il était prêt dès hier. Force est d’admettre que c’est là un comportement en complet déphasage avec la bienséance qui devrait caractériser un universitaire de haut niveau. Afin que nos lecteurs aient toutes les données pour comprendre certaines réticences liées à un sujet de cette sensibilité, nous avons décidé de partager les questions que nous destinions à l’historien, Christophe Lafaye. Nous voulions savoir pourquoi, le documentaire qui avait pour titre initial « la guerre des grottes », a-t-il été changé ? Ensuite que le gazage dont il est question dans le film nous semble être le prolongement, progrès aidant, des enfumades par Bugeaud lors de la conquête de l’Algérie. Nous voulions avoir l’avis de l’expert sur cette analogie. Dans le film il est question du choix arbitraire du gazage dans deux régions seulement (Aurès et Djurdjura). La question qui vient instantanément à l’esprit est : « était-ce lié au manque de temps ? ». Nous n’aurons malheureusement pas de réponse. Tout comme le nombre imprécis (« au moins 450 opérations ») ainsi que l’absence du nombre des victimes de cette « arme spéciale ». L’historien avait déclaré à un autre média avoir « surmonté bien des difficultés pour parvenir à éclairer cette page de notre histoire ». Il est légitime que l’opinion publique prenne connaissance de la nature et de la fréquence de ces « difficultés ». Récusant cet élément de langage de « déprogrammation » qui veut masquer une véritable censure, nous aurions aimé connaitre l’avis de l’historien dans sa rigueur de la vérité. Et enfin, le public ne connaissant que les titres universitaires de Christophe Lafaye, c’était l’occasion pour nous de lui demander d’étoffer un peu plus sa biographie. Voilà, c’est tout. Le journaliste et l’historien font tous deux un métier qui sacralise la recherche de la vérité. C’est pourquoi toute dérobade est un parjure !
Z. M.

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