La boxeuse française et championne olympique 2016 Sarah Ourahmoune a annoncé son retrait de la course à la présidence de la Fédération française de boxe, après avoir subi des attaques racistes et sexistes. Décision qui non seulement marque un tournant dans sa carrière et son engagement pour des valeurs d’inclusion dans le sport, mais qui a et continue de susciter un débat dans l’opinion française, notamment médiatique.
Déterminée à se battre pour les valeurs du sport, la boxeuse la plus médaille en France, Sarah Ourahmoune avait présenté, sa candidature aux côtés de Dominique Nato, l’actuel président de la FFB, pour l’élection prévue 14 décembre prochain, pour le poste de président de la FFB, mais la suite à été autrement. Les attaques virulentes, racistes et sexistes, comme le rapportent des médias français, l’ont contrainte à se retirer de la course. « Trop affectée » par ces attaques , elle a confié à une chaine de télévision privée, avoir été « la cible d’insultes, notamment par des messages privés sur des boucles WhatsApp ». Ourahmoune, qui sait très bien déjà, ce genre de propos notamment en tant que femme dans le monde de la boxe, décrit ces attaques comme d’une « violence inouïe ». Elle dénonce le phénomène du racisme qui prend de l’ampleur, affirmant qu’il s’agit » d’un racisme décomplexé », évoquant des insultes contre son origine, par notamment « femme de ménage à la fédération », d’expression héritée des nostalgiques de « l’Algérie Française » . Pour elle, ces manœuvres révèlent encore une fois, le refus de la diversité et de l’autre qui ont atteint le monde de la boxe.
Si la championne olympique de 2016 a renoncé à sa candidature, elle ne refuse pas le combat sur un autre niveau, celui de la primauté de la loi et la justice, refusant de se taire, affirmant que sa réaction « »n’est pas un renoncement ». Elle a annoncé de poursuivre ce combat , devant les tribunaux, en portant plainte contre ses détracteurs sans manquer de dénoncer publiquement ceux qui sèment le racisme et l’intolérance en la ciblant par des discours et des propos haineux.
Elle entend, par sa démarche, a aller au delà de la dénonciation, notamment sur le plan juridique à alerter sur le racisme et éveiller les consciences, sur les impacts de ce phénomène dans la société française en général. Elle a affirmé, dans ses déclaration, en effet, « je prends la parole aujourd’hui et je compte bien continuer à le faire », a-t-elle assuré. Dans une France ou le déclin des valeurs et des principes se manifeste depuis, notamment ces dernières années, par la montée de l’extrême droite sur fond des tensions socio-économiques , cette affaire révèle que le monde du sport, notamment dans le monde du ring, n’est pas à l’abri. Sarah Ourahmoune quitte la course pour la présidence de FB, certes mais elle restera une figure emblématique, dans l’hisoire de la boxe française féminine et aussi la lutte contre le racisme et l’intolérance.
Dominique Nato la soutient face à Estelle Mossely
De son côté, Dominique Nato, qui maintient sa candidature, a exprimé son soutien « total » à Ourahmoune. Dans un communiqué, publié avant hier, lundi, il rappelle la « nécessité de défendre les valeurs du sport face à la haine et à l’intolérance ». Nato a tenu à affirmer que la FFB « rejette » les discours de division, et que cet épisode, a-t-il poursuivi » « renforce notre détermination », sur cette voie. Il est à rappeler qu’après le retrait de Ourahmoune de la course à la présidence de la FFB, Dominique Nato, n’a comme principal adversaire dans cette élection, que la boxeuse Estelle Mossely, également médaillée olympique, et connue pour ses engagements en faveur de la boxe féminine.
M. A. T.