Accueil Edito Un  « soldat du refus » s’en va 

Un  « soldat du refus » s’en va 

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Encore un ami de notre Révolution opposé à la guerre française contre l’Algérie qui tire sa révérence. Le premier appelé français à avoir refusé de tirer sur les Algériens est décédé à l’âge de 89 ans. Alban Liechti, c’est ce militant  communiste et anticolonialiste convaincu qui a fait acte de rébellion contre le commandement militaire. Le soldat qu’il était a tout simplement refusé de porter les armes contre l’Algérie. Contre un peuple exsangue  à cause d’une colonisation qui l’a dépossédé de son territoire, asservi, appauvri et dépouillé de ses droits élémentaires. Alban Liechti n’a pas seulement désobéi à l’ordre de mobilisation, mais a milité pour que ses amis le rejoignent dans sa cause.  Selon les archives du Parti communiste français, le choix de son militant était non-conforme à la ligne du parti qui recommandait plutôt d’acquérir d’abord une certaine autorité auprès des autres soldats pour ensuite les amener à s’opposer à la guerre. Hélas, le refus d’obéissance à des ordres militaires indiscutables lui a valu la prison. Alors jeune, Alban Liechti était guidé par la voie anticolonialiste et anti-impérialiste comme principes fondamentaux du PCF. Pour preuve, il n’avait attendu la guerre contre l’Algérie pour défendre cette cause. Ainsi, il s’était engagé contre la guerre de Corée et contre la guerre d’Indochine. Homme de combats et de convictions, Alban Liechti est le fils d’un résistant et apprenti horticulteur. De facto, il est prédestiné aux luttes de classes et aux questions nationales. Face à la guerre d’Indochine, Alban Liechti était parmi les français qui ont soutenu Henri Martin, un jeune communiste résistant qui croyait perpétuer son engagement pour le progrès en rejoignant la Marine française.  Mais,  à sa grande surprise, il s’était retrouvé forcé à combattre contre le peuple vietnamien qui, agressé dans son territoire, luttait pour son indépendance. Tout comme l’ami de la Révolution algérienne qui venait de s’en aller, Henri Martin a connu les prisons. Alban Liechti a participé à la campagne de soutien au profit de son camarade. Jusqu’à ce qu’il soit confronté, lui aussi, à la même situation. A savoir, appelé à combattre contre le peuple algérien. Ce peuple colonisé, mais décidé à recouvrer son indépendance par la lutte armée. Alban Liechti n’a pas ainsi seulement refusé de porter les armes. Au-delà d’un acte de désobéissance individuel, il a tâché de convaincre les autres militants autour de lui pour rejoindre la cause anticolonialiste en Algérie.  « Le refus d’une guerre d’asservissement », a-t-il signé comme pétition parmi beaucoup d’autres militants gagnés par la cause pour l’indépendance de l’Algérie.  Cet acte, il le paiera cher en étant  condamné à passer une grande partie de sa vie de jeune en prison. L’Algérie est reconnaissante envers ses amis. Adieu Alban Liechti ! 

Farid Guellil

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