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Royaume-Uni : Des rassemblements pour dénonceret lutter contre le racisme

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Des milliers de Britanniques ont participé à des rassemblements antiracistes en réaction aux actes de violence de l’extrême droite contre les migrants, des communautés, des avocats et des militants des droits de l’homme. Des évènements tragiques qui ont secoué le Royaume-Uni pendant une semaine et dont les conséquences ne sont pas moindres.
Les derniers heurts importants entre police et émeutiers remontent à lundi soir, mais la police reste en état d’alerte pour ce week-end face au risque d’une reprise des violences déclenchées par le meurtre de trois fillettes le 29 juillet. À l’issue d’une semaine marquée par une réponse judiciaire très ferme, avec des centaines de comparutions et de premières condamnations, ainsi que par une première vague de rassemblements antiracistes mercredi, de nouvelles manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes pour dénoncer les récentes violences xénophobes et islamophobes. Rappelons que le Conseil national des chefs de police a annoncé samedi que 779 personnes avaient été arrêtées suite à des émeutes au Royaume-Uni, dont 349 ont été inculpées. Depuis une attaque au couteau fin juillet à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre, qui a fait trois morts parmi les enfants, des manifestations d’extrême droite secouent le Royaume-Uni, faisant des blessés parmi les policiers, des pillages de magasins et des prises d’assaut d’hôtels abritant des demandeurs d’asile. La plus importante mobilisation a réuni quelque 5.000 personnes à Belfast, capitale d’Irlande du Nord où la police avait dénoncé plusieurs actes qualifiés de racistes cette semaine. Fiona Doran, de l’association United Against Racism qui a co-organisé le rassemblement, a estimé que celui-ci montrait « que Belfast est une ville accueillante (…) qui dit non au racisme, au fascisme, à l’islamophobie, à l’antisémitisme ou à la misogynie ». Une mosquée de Newtownards, à l’est de Belfast, avait encore été visée dans la nuit de vendredi à samedi par un cocktail molotov – qui n’était pas allumé – et vandalisée, la police disant traiter l’affaire comme un délit raciste. « Il s’agit d’un crime de haine à motivation raciale, et je tiens à adresser un message fort à ceux qui ont perpétré cet acte : ce type d’activité ne sera pas toléré », a déclaré l’inspecteur en chef du service de police d’Irlande du nord (PSNI), Keith Hutchinson. Des rassemblements antiracistes réunissant des centaines de personnes ont été signalés à travers tout le Royaume-Uni: Newcastle et Manchester (nord de l’Angleterre), Cardiff (pays de Galles), Glasgow et Edimbourg (Ecosse)… A Londres, près d’un millier de personnes se sont rassemblées devant le siège du parti anti-immigration et anti-système Reform UK, portant des pancartes « Non au racisme, non à la haine », sans incident. Ces émeutes, les pires au Royaume-Uni depuis 2011, ont visé des mosquées et des centres d’hébergements pour migrants. Elles ont éclaté à la suite de l’attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes le 29 juillet à Southport (nord-ouest de l’Angleterre), sur fond de rumeurs en ligne en partie démenties sur le suspect, un adolescent de 17 ans. Les autorités mettent l’accalmie depuis cinq jours sur le compte de la réponse judiciaire très ferme, avec plus de 800 arrestations, 300 inculpations et de premières condamnations à de la prison ferme pour des casseurs ou des publications en ligne attisant la violence. Malgré ce répit, les médias britanniques ont rapporté samedi que le Premier ministre Keir Starmer avait annulé ses projets de vacances pour la semaine prochaine afin de rester concentré sur la crise.
R.I.

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