Poste-avancé ou d’arrière-garde selon le cas, le Maroc a été offert sur un plateau à l’entité sioniste. Celle-ci a hérité des clés du royaume dont elle dispose comme bon lui semble. Le Makhzen qui a engagé le pays dans la voie d’une normalisation complète avec Israël, à travers les accords dits d’Abraham signés sous les auspices de l’ex-président américain Trump, n’était pas sans savoir les lourdes conséquences de son acte sur périclitation de la souveraineté marocaine. Les contrecoups de ce deal aux antipodes de la volonté populaire d’un peuple réduit à la condition de simple sujet soumis au bon vouloir du maitre sont là. A cette « trahison » vient se greffer un marasme social qui a attisé la colère et l’indignation de la rue marocaine. Le mouvement contre la normalisation est à son comble. Le front social contre la mal-vie ne l’est pas moins. Face à cette double fronde, le régime de Mohammed VI n’a pas trouver meilleure parade que la fuite en avant. A vrai dire, il n’a pas le choix dans la mesure où les décisions prises en haut lieu sont soufflées par un certain André Azoulay, l’homme qui murmurait dans l’oreille de M6. Derrière, en effet, le déferlement sans précédent d’une cohorte de hauts responsables politiques et sécuritaires au Maroc, comme suite logique du deal de décembre 2020 officialisant les relations entre les deux pays, des rounds de négociations sur la réalisation du « plan sioniste » qui cherche une percée stratégique dans la région. Bien qu’il ne constitue pas une surprise sachant que le processus a atteint un stade avancé, l’entité sioniste consacre désormais son emprise sur le royaume de « Sa Majesté ». Le dernier acte, il y a quelques jours, un avion militaire cargo de l’armée sioniste a atterri à Kenitra au Maroc. Le second, en l’espace de quelques jours, qui arrive au Maroc. Selon plusieurs sources, cet avion n’était autre que celui qui avait participé, en février dernier, aux opérations sionistes qui visent l’extermination du peuple palestinien dans la bande de Ghaza, où une soldatesque de quelque 4000 membres des FAR était en poste. Du coup, l’Etat sioniste a élu naturellement domicile en terre marocaine. Il dispose désormais de ses pions. Tel-Aviv vise à travers ce projet funeste concocté pour la région à faire du royaume un poste avancé pour les sentinelles sionistes. Et il n’est pas exclu, pour ne pas dire que le voisin était directement la cible. Le but étant de surveiller de très près l’Algérie, tête d’affiche des pays contre la normalisation et première ligne de défense de la cause palestinienne et, partant, de la cause sahraouie dans la région.
Farid Guellil