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La belle leçon du 19 mai

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Ils formaient le groupe d’algériens le plus réduit. En effet, en cette année 1956, très peu d’enfants, d’adolescents ou encore moins de jeunes algériens fréquentaient l’école, le lycée ou l’université. Les établissements scolaires du colonialisme n’étaient pas faits pour les petits « yaouleds ». En 1962, le taux d’analphabétisme était de 99%. Pourtant et malgré leur petit nombre, les écoliers, lycéens et étudiants algériens étaient d’une grande valeur pour la Guerre de Libération nationale déclenchée un an et demi plus tôt. Le 19 mai 1956 lorsque l’ordre de grève fut donné par le FLN, pas un seul écolier algérien n’alla, à partir de ce jour-là, aux cours. L’ordre fut suivi par tous les Algériens, parents et enfants, sans exception. L’Indépendance pour laquelle les Algériens combattaient était autrement plus importante qu’aucune autre considération. La quête du savoir pouvait reprendre une fois la liberté acquise. Sinon, les diplômes sous la domination ne garantissaient ni la dignité ni la protection contre l’humiliation. L’Algérien instruit ou pas restait étranger dans son propre pays. C’est cette prise de conscience qui a fait le succès de la grève du 19 mai 1956. C’est toujours cette prise de conscience qui a permis, à beaucoup d’étudiants algériens, de rejoindre les rangs des combattants du FLN/ALN. Beaucoup sont morts les armes à la main. Quel meilleur sacrifice que de donner sa vie à sa patrie ! Nos chouhada auront l’éternelle reconnaissance du peuple algérien qui vit, grâce à eux, dans la liberté et une condition humaine normale. De ne pas être humilié dans son propre pays par des étrangers. De ne pas avoir faim, ni froid. De vivre confortablement. De pouvoir se tracer des objectifs de réussite et d’améliorer sa vie quotidienne. On ne mesurera jamais assez l’importance du sacrifice de nos chouhada. Comme il ne faut jamais baisser notre vigilance pour préserver ce qu’ils nous ont donné. En travaillant, en se dressant, chacun dans son domaine, contre les menaces de nos ennemis et de rester unis en toute circonstance. C’est cette unité qui a fait le succès du déclenchement du 1er Novembre 1954. Avant l’UGEMA qui a lancé l’ordre de grève, il y a eu la création de l’UGTA le 24 février 1956. Bien avant, il y a eu les massacres du 20 août 1955 qui ont, plus que jamais, consolidé la force de la Révolution de Novembre. Après le 19 mai 1956, aussi. L’importance de la transmission de cette mémoire n’est plus à prouver. Pour immuniser le peuple algérien à travers toutes ses générations à venir, contre les dangers qui menacent. Aujourd’hui, en pleine construction d’une Algérie nouvelle, nos jeunes doivent prendre exemple sur leurs ainés qui les ont libérés et en travaillant d’arrache pieds. D’abord pour préserver cet énorme acquis de l’indépendance mais aussi pour développer notre pays qui est déjà, par sa superficie, le plus grand d’Afrique. Par leur travail, nos jeunes peuvent en faire une puissance. Oui nos jeunes le peuvent, le doivent. Pour leur propre bien être !
Zouhir Mebarki

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