La Journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée hier à travers le monde. L’Algérie n’est pas en reste. Comme le 3 mai de chaque année, l’heure est à l’examen du secteur. À savoir, faire l’état des lieux, dresser les manquements et se projeter dans des perspectives. Au risque de le répéter, le métier de journaliste continue à se chercher entre la liberté d’expression et la responsabilité de cette même expression libre. Donc forcément, l’un n’exclut pas l’autre. Autrement dit, si la liberté d’expression est un droit, elle est aussi, et elle demeure une responsabilité. Professionnelle et morale. Comme lorsque le professionnalisme et la passion se disputent ce terrain. C’est un exercice difficile. Et pourtant, cela en vaut la chandelle pour arriver à faire cohabiter les deux. L’exercice est parfois même périlleux pour les plus « téméraires ». Ceux qui ne mesurent pas l’impact de l’acte journalistique sur la vie politique, économique, sociétale, culturelle… etc. Voire même au-delà à considérer le contexte géopolitique de l’heure dont prime la défense des intérêts vitaux des Nations. C’est-à-dire, d’un point de vue comme de l’autre, la liberté ne doit pas empiéter sur la responsabilité du journaliste. Par le passé, nous avons appris, par exemple, que le journaliste doit s’effacer derrière les faits qu’il rapporte. Aujourd’hui, on ne se reconnait plus dans cette règle de déontologie. Bien plus, sinon pire lorsque c’est l’auteur qui prend l’ascendant. Et pour cause, l’environnement dans lequel évolue, rapidement qui plus est, ce métier. Le sensationnel, la course au scoop, l’avènement de la presse électronique, spécialisée et des médias sociaux… Un paysage médiatique dont les nouvelles technologies de l’information et de la communication en sont le maître à bord. Mais, au-delà de ce qui est un facteur commun à tous les secteurs d’activité, le bouleversement et l’incertitude, dans lesquels s’est enlisé le monde d’aujourd’hui a changé la donne. Il a même tendance à révolutionner le secteur. Entendre, le chamboulement des relations internationales auquel nous assistons, dont l’agression sioniste contre la Palestine comme actualité mondiale est le fait marqueur. Cet événement planétaire douloureux a eu le mérite de lever le voile sur ce qui se trame derrière les projets funestes. Le propre de ceux qui sont littéralement appelées les forces du mal. Qu’on en juge de la situation où les médias, au cœur de la scène, sont à nouveau mis à l’épreuve. Cela ne pose aucun problème en soi, c’est même dans l’ordre naturel des choses. En revanche, la mise des médias sous la botte du colonialisme moderne, ou du colonialisme tout court, est un danger pour les peuples et les États-nations. C’est-à-dire, les médias comme outil de propagande-voire le courant dominant dans le monde occidental- est une machine dirigée pour déstabiliser, coloniser et voler les ressources des pays indépendants.
À l’échelle individuelle, jouer ce sale jeu sous le prétexte fallacieux d’une liberté d’expression qui n’a ni existé et ni encore moins exercé sous le ciel de ses propres précurseurs, c’est aller à contre –courant des intérêts de son pays.
Farid Guellil