L’ancien président du MSP, Abderrazak Makri a affiché son intention de se présenter candidat aux prochaines présidentielles. Il estime qu’il dispose d’un background politique suffisant à même de lui permettre de gérer un État et de maîtriser ses affaires.
Dans un entretien accordé au quotidien « El-Qods Al Arabi», il a affirmé qu’il dispose aujourd’hui de la volonté de diriger l’Algérie, « pour concrétiser ses aspirations au service de la patrie ». Il fera remarquer que son passage à la tête du MSP et son mandat de député et de vice-président de l’APN, sont des atouts et des arguments qui lui permettent de briguer un mandat présidentiel pour les prochaines élections. Makri n’est pas sans savoir que la gestion des affaires d’un État et les responsabilités qu’elle induit est autrement plus complexe que la gestion d’un parti ou d’un mandat de député au niveau d’une assemblée élue. Il a précisé que sa proximité avec certains dirigeants du monde qui ont réussi des expériences dans leurs pays lui permet de prétendre à s’inspirer de ces modèles pour prendre la barre du pays et le mener à bon port. Il fera remarquer toutefois que son envie d’être sur la ligne de départ des prochaines élections présidentielles reste tributaire de la décision de son parti le MSP et de ses instances. Cela laisse supposer que Makri compte défendre les chances de ce parti lors du prochain rendez-vous des présidentielles. Il fera remarquer par ailleurs que parmi les causes qui pourraient contrarier sa volonté de présenter sa candidature, les entraves que pourrait rencontrer son parti. Il ne manquera pas à l’occasion de cet entretien de justifier son retrait des élections de 2019, par la décision de son parti, le MSP, de faire l’impasse sur ce rendez-vous après l’annonce par l’ancien président Bouteflika de briguer un cinquième mandat. Il faut préciser que cette volonté affichée par l’homme qui avait dirigé le MSP durant une décennie laisse supposer que le camp des partis dits islamistes, ont déjà entamé les manœuvres en vue de rechercher le meilleur porte-étendard pour défendre leurs chances lors des prochaines présidentielles. L’idée d’un candidat unique, consensuel fait déjà son chemin dans ce camp de la classe politique et c’est ce qui explique en partie cette sortie médiatique de l’ancien homme fort du MSP. Toutefois, force est de reconnaitre que la gestion d’un parti politique ne peut à elle seule être retenue comme un critère justifiant une candidature porteuse. Les enjeux multiples qui interpellent un Chef d’État sont beaucoup plus importants et beaucoup plus stratégiques que la direction d’une structure ou une instance de parti. Haranguer la foule dans le cadre d’un meeting politique n’est rien comparé à un discours de politique générale ou d’un message adressé à la nation et cela semble encore loin pour un président d’un parti qui a l’habitude de gérer un auditoire et une salle acquise à ses idées et sa pensée. Qu’en sera-t-il quand il devra faire face aux attentes de tout un peuple ?
Slimane B.