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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : Le président s’attaque aux « marchands » du service public

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a, une fois de plus, exprimé son engagement à s’attaquer aux «groupuscules qui marchandent les droits administratifs les plus élémentaires des citoyens, au détriment du service public».

Comme un État dans l’État. Cette petite corruption a tendance à être occultée par la grosse corruption médiatisée qui est au centre de procès spectaculaires mettant en cause des personnalités très connues dans l’opinion publique. Le président Tebboune vient d’ordonner au Gouvernement de poursuivre la lutte contre toutes formes de corruption et contre les corrupteurs et corrompus, y compris les «groupuscules» qui détrousses les citoyens en échange de leurs droits administratifs. Il est urgent, estime le Conseil des ministres, de châtier les auteurs impliqués de façon directe ou indirecte dans cette forme de corruption. Cette directive est conforme à « la priorité donnée à la restauration de l’autorité de l’État, en toute transparence, avec la protection des droits citoyens». Évidemment, il n’est pas juste de généraliser. En Algérie, comme ailleurs, il y a dans l’administration ceux qui font leur travail correctement, mais, chez nous, il y a également des éléments négatifs qui monnaient leur travail et exigent implicitement ou carrément la fameuse « tchipa », des citoyens qui ont affaire à eux. Est-ce exagérer que de faire constater que la petite corruption, est partout en Algérie ? Les spécialistes l’appellent corruption bureaucratique ou corruption administrative et la situent au point de rencontre entre le public et les agents publics, c’est-à-dire dans les institutions et administrations qui fournissent les services publics. Cela peut être l’école, pour faire obtenir une bonne note à son enfant et l’admission en classe supérieure, ou l’université, pour réussir à l’examen, l’établissement hospitalier, pour accéder rapidement à de bons soins, la mairie ou la wilaya, pour se faire délivrer une quelconque autorisation, … Il s’agit, dans presque tous les cas, évidemment, d’avantages indus accordés par un agent public en échange de versements illicites d’argent qu’il reçoit de la personne bénéficiaire. Dans cette petite corruption, il y a ce que les spécialistes désignent par « paiements de facilitation », qui sont destinés à accélérer l’aboutissement d’une démarche entravée par des embûches bureaucratiques sciemment créées pour ralentir le processus et amener la personne concernée à comprendre qu’il faut «huiler» la machinerie administrative, autrement dit mettre la main à la poche et s’acquitter d’une sorte de redevance de fait, qui n’est pas légale. Aux différents  niveaux de l’Administration où elle sévit, la petite corruption, en alliance avec la bureaucratie sur laquelle elle s’appuie, est le cheval de Troie du sabotage de toute démarche visant à réinstaurer l’autorité de l’État. Dans cette pratique, corrompus et corrupteurs agissent de concert pour neutraliser la primauté de la loi en toutes choses et torpiller l’obligation de son application, contribuant à rendre inutile toute démarche de modernisation du monde administratif. L’impact sur le citoyen est parfois dramatique et, dans le secteur économique, il est désastreux, profitable exclusivement aux maîtres de l’informel qui sont en  connexion avec ces « groupuscules » que le président Tebboune a parfaitement désigné. Tout le monde sait, dans notre pays, que certains postes administratifs se « vendent » très cher pour la rente qu’ils procurent à leurs détenteurs membres de la caste bureaucratique. Lors de l’une de ses rencontres périodiques avec la presse nationale, en août de l’an dernier, le président Tebboune a donné une caractérisation de cette bureaucratie qui, a-t-il dit, « n’est autre qu’un ensemble de pratiques autoritaires suspectes, accumulées depuis 30 à 40 ans par des individus si bien introduits dans l’administration qu’on les croirait représentants du Pouvoir ». Il s’agit, les Algériens le savent, de fonctionnaires ou responsables qui dépassent leurs prérogatives et exercent leur hégémonie sur le citoyen.
M’hamed Rebah

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