Comme à chaque année, les citoyens préfèrent faire leurs courses pour le Ramadhan au minimum deux jours avant.
Ceci, tout en caressant l’espoir d’aborder le mois sacré dans les meilleures conditions de vie, notamment après les engagements et les promesses des responsables. Hélas, la baisse des prix des produits alimentaires n’était pas au rendez-vous. Du coup, les citoyens se sont heurtés à la dure réalité. En effet, lors d’une sortie, effectuée hier, matin, à Alger, nous avons observé une nette augmentation des prix des fruits et légumes à la veille du mois de Ramadhan. En effet, du jour au lendemain les prix de différents produits (fruits, légumes et viandes) ont connu une hausse vertigineuse au grand désarroi des citoyens. Certes cette situation n’est pas nouvelle, car chaque année, le même scénario se renouvelle aux dépens du consommateur. Sauf que le Ramadhan de cette année est exceptionnel avec les engagements des responsables quant à casser les prix et réguler le marché. Les prix finiraient-ils par baisser d’ici quelques jours à la faveur notamment de l’entrée sur le terrain des mesures des pouvoirs publics ? En attendant, les citoyens sont contraints de se conformer aux tarifs exigés par les commerçants qui exploitent le mois béni pour gagner plus d’argent. Par conséquent, ils se résignent à n’acheter que le strict nécessaire pour leurs besoins alimentaires. C’est d’ailleurs ce que nous a indiqué Zahia, mère de famille. «Je suis sortie pour faire quelques achats pour le Ramadhan, mais je ne pense pas remplir mon couffin. Les prix des légumes ont doublé sans parler des fruits, alors que le poulet qui était à 400 dinars, passe à 440 DA ! », dit-elle toute surprise. Également, Salima a parlé de la cherté des prix des fruits secs. « Mes enfants aiment le Tajine sucré (lham lahlou) préparé à base de fruits secs, mais ses derniers sont hors de ma portée », confie-t-elle. Quant à Hassen, un retraité de 68 ans, il n’a pas caché sa colère contre les commerçant qui profitent chaque année de ce mois sacré, et contre les responsables qui n’arrivent pas à contrôler les marchés ni à plafonner les prix.
Des augmentations d’entre 30 et 50 DA le kilo
C’est le cas de le dire, car nous avons constaté une augmentation des prix de certains légumes. Le prix des courgettes est passé en un jour de 100 da à 150 DA le kilogramme. Concernant l’oignon, son prix est de 160 DA. Quant au piment et au poivron, leurs prix ont grimpé à 170-150 DA /Kg chacun. La pomme de terre est affichée à 75 DA. Cependant, la première place au podium revient aux haricots, dont le prix affiché est à 600d a. La tomate qui était à 120 da est cédée à 150 da, la laitue à 170 DA, et la carotte à 70 da. Par ailleurs, on a remarqué que cette hausse n’épargne pas les fruits secs et les fruits frais. À l’exemple de la fraise qui est cédée à 400 da/kg et de la banane dont le prix tourne autour de 400 da à 450 DA. L’orange est affichée à 300 da, tandis que le citron qui est demandé en ce mois sacré, n’est pas au-dessous de 350 DA/kg. La pomme a atteint 400 DA le kilo. Concernant les dattes très consommées pendant le Ramadhan, leur prix varie entre 600 et 750 da selon la qualité. Concernant les fruits secs les prunes sèches local sont à 600 da et celles importées ont atteint les 1600 da. Aussi les raisins secs sont affichés à 1200 da et l’abricot sec à 1200 da/kg.
Les viandes rouges entre 1 880 DA et 2 300 DA
Concernant les prix des viandes rouges et blanches, ils sont censés connaitre une baisse grâce aux mesures prises par les autorités à l’instar de l’importation et l’ouverture des points de ventes directs avec un plafond du prix fixé respectivement à 1200da /kg et 350 DA. Mais, au demeurant, il est à signaler qu’outre les fruits et légumes, le prix des viandes a sensiblement augmenté. Une telle situation a gâché quelque peu la joie des familles surtout celles dont le revenu mensuel n’est pas suffisant pour tenir durant tout le mois. « En voyant ces prix, le poulet à 445 da/kg, la viande de mouton à 1880 da/kg et celle du bœuf à 2300 da/kg, il serait difficile pour les pères de famille comme moi de joindre les deux bouts dans le cas où les prix ne sont pas revus à la baisse dans les prochains jours », regrette Djamel, un simple fonctionnaire et père de trois enfants.
À qui incombe la responsabilité ?
Interrogés, certains vendeurs, que nous avons approchés, nous ont déclaré à ce sujet : «Ce n’est un secret pour personne, les prix augmentent sensiblement à l’approche du mois de Ramadhan, nous y sommes habitués. Je l’avoue, c’est difficile d’accepter de tels prix mais nous ne sommes pas les responsables de cette situation. Pensez-vous que je suis satisfait de vendre les légumes à de tels prix ? Non, mais on nous impose ces prix-là. Si les vendeurs de gros haussent les prix, nous sommes obligés de faire la même chose », explique Hichem, un commerçant au marché d’El Mouradia, pour ne reprendre que lui.
Sarah Oubraham