Hier, en fin d’après-midi, le cours du pétrole Brent était à 84,54 dollars. La veille, vendredi, les cours du pétrole ont bondi, stimulés, d’après les experts, par l’annonce par la Russie d’une réduction de sa production de pétrole en réaction aux sanctions occidentales.
En fait, la tendance haussière a fait suite aux déclarations du vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, qui a annoncé que la Russie pourrait réduire sa production de pétrole début 2023, en réponse à l’introduction par l’Union européenne (UE), le G7 et l’Australie, d’un plafonnement du prix du brut russe. «Au début de l’année prochaine, nous pourrions procéder à une réduction de 500-700 000 barils par jour. Pour nous, c’est environ 5-7%», a déclaré ce 23 décembre le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, chargé de l’Énergie, cité par l’agence de presse russe Tass. Par ailleurs, Alexandre Novak, a fait savoir, dans un entretien accordé à la chaîne Russia 24, que les prix du pétrole pourraient connaître une hausse en Europe à partir de février 2023, du fait de l’incertitude sur le remplacement des produits pétroliers russes. Il a affirmé que la Russie allait continuer à vendre ses produits pétroliers un peu partout dans le monde et que l’Europe devait se débrouiller pour combler leur déficit en la matière. Il estime que les prix du pétrole se situeront entre 70 et 100 dollars avec la probabilité qu’ils augmentent encore. C’est une réponse à l’entrée en vigueur, début décembre, d’un embargo de l’Union européenne sur le brut russe, assorti d’un mécanisme de plafonnement des prix pour les livraisons hors d’Europe. Pour rappel, il y a quelques jours, l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), citée par les médias, a publié des chiffres qui ont montré une chute des réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis, due en partie au ralentissement des importations. À cela s’ajoute, d’après les mêmes sources, une nouvelle baisse des réserves stratégiques, de 3,6 millions de barils, qui se situent désormais à leur plus bas niveau depuis décembre 1983. Le gouvernement américain a entamé la reconstitution de ces réserves stratégiques, mais le résultat ne se matérialisera pas avant plusieurs semaines. Ceci étant, le pétrole s’écoule toujours en Ukraine. Moscou va en effet maintenir ses volumes d’or noir transitant par l’oléoduc Droujba, qui traverse le pays, a déclaré à Sputnik le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Galouzine. La même source, citant le diplomate russe, indique que l’opérateur russe Transneft ne prévoit pas de restreindre ses activités. « Le président de Transneft a déclaré qu’en 2023, le volume de pétrole pompé par la branche sud de l’oléoduc Droujba vers la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque resterait au niveau de cette année », a déclaré le diplomate. L’oléoduc Droujba part de la région russe de Samara, puis se divise en deux sections: celle du nord passe par la Pologne et l’Allemagne; celle du sud par l’Ukraine, la Slovaquie et la Hongrie. L’agence Sputnik rappelle que les livraisons russes vers la Slovaquie et la Hongrie avaient été momentanément interrompues, à cause des sanctions prises à l’encontre de la Russie, et fait remarquer que l’oléoduc est vital pour l’approvisionnement de ces pays, qui ne disposent pas d’accès à la mer. La Hongrie a d’ailleurs fait pression sur l’Union européenne pour que l’embargo sur le pétrole russe ne concerne que les livraisons maritimes. Les sanctions anti- russes ne semblent pas produire l’effet attendu par les pays occidentaux qui les ont décidées. En effet, la Banque centrale russe a annoncé, jeudi, que les réserves internationales russes ont augmenté, du 9 au 16 décembre, de 0,9% et s’élevaient à 581,7 milliards de dollars. Il a ajouté que « l’augmentation était de 5,2 milliards de dollars, de 0,9% ». Le même jour, la société pétrolière russe « Rospht » a signalé la découverte d’un nouveau champ pétrolier et gazier en Yacoutie avec des réserves de plus de 9,5 milliards de mètres cubes de gaz et plus de 1,5 million de tonnes de pétrole.
M’hamed Rebah