C’est aujourd’hui, le 6 novembre que s’ouvre la 27e Conférence internationale sur le climat (COP 27) qui se tient à Charm El-Cheikh en Egypte pour durer jusqu’au 18 novembre 2022. Une centaine de chefs d’Etat sont attendus au pays des Pharaons pour tenter de se mettre d’accord sur des solutions et d’engager des politiques pour limiter le réchauffement climatique. L’Algérie est également conviée à ce rendez-vous, début juillet dernier, lorsque le président Abdelmadjid Tebboune avait reçu, des mains du Premier ministre égyptien, l’invitation de son homologue Abdel Fettah al-Sissi.
Cette nouvelle édition intervient dans un contexte marqué, essentiellement, la guerre en Ukraine, la crise énergétique, l’inflation, et la crise alimentaire, alors que le monde revenait à peine de la crise sanitaire Covid-19. De quoi à s’inquiéter sur les futurs fonds à débloquer !
L’enjeu de la rencontre de Charm El-Cheikh tout comme pour les précédentes conférences, sera pour l’Afrique de franchir un nouveau cap dans la mobilisation de l’investissement initial en capital dont elle a besoin pour améliorer sa réponse face au changement climatique, à long terme. Une occasion pour les pays sous-développés de rappeler aux pays industrialisés leurs promesses non honorées jusqu’au là. En effet, l’objectif pour les pays d’Afrique, est de parvenir à ce que les économies développées tiennent leurs promesses tenues lors de l’Accord de Paris sur le climat en 2015. Soit débloquer, les 100 milliards de dollars par an promis pour aider à couvrir les coûts d’adaptation et de transition des pays en développement. Il est également question d’aligner les marchés financiers sur les objectifs de cet accord, afin de fournir les ressources importantes dont l’Afrique a besoin pour permettre à ses économies de s’adapter au réchauffement climatique. Sur le terrain les engagements pris par les gouvernements notamment depuis l’accord de Paris à l’effet de réduire l’émission de gaz à effet de serre et autres formes de lutte contre le réchauffement climatique restent au-dessous des attentes.
Deux conclusions alarmantes issues de deux institutions onusiennes
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), dans son bilan annuel de l’action climatique, publié jeudi 27 octobre, à l’ONU climat, dans sa synthèse des engagements des pays signataires de l’accord de Paris, parue mercredi tirent la sonnette d’alarme. Selon ces rapports onusiens, la communauté internationale reste très loin des objectifs de l’accord de Paris et ne parvient toujours pas à tracer un chemin « crédible » pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C – la cible la plus ambitieuse du traité international, destinée à éviter un climat incontrôlé. Pour ces deux institutions les signaux sont au rouge. Les engagements climatiques pris par les États mettent au contraire la planète sur une trajectoire de réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle. Et ce, s’ils sont respectés, ce qui n’est pour l’instant pas le cas. Si les pays poursuivent leurs politiques actuelles, l’élévation de la température pourrait même atteindre 2,8 °C en 2100.
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, n’a de cesse rappelé à chaque rencontre de la communauté internationale, les gouvernements sur la gravité de la situation et la nécessité de s’engager sérieusement pour sauver la planète terre. L’« alerte rouge pour l’humanité », le dérèglement climatique qui atteint « une portée destructrice inouïe » ou la « course contre la montre que l’on est en train de perdre », le « carnage climatique », en référence au Pakistan dévasté récemment par les inondations sont les expressions phares du Sg de l’Onu.
Même si tous les pays tenaient leurs promesses, ce qui n’est encore jamais arrivé, le monde serait sur une trajectoire de réchauffement de 2,4 °C d’ici la fin du siècle. Avec les politiques actuelles c’est une catastrophe +2,8 °C qui se profile, a martelé le Sg de l’Onu.
La mise en œuvre effective des engagements actuels se traduirait par une baisse des émissions mondiales de 5 % (NDC sans condition) ou 10 % (NDC conditionnelles) en 2030 par rapport à aujourd’hui. Là où il faudrait qu’elles chutent de 30 % pour tenir l’objectif de 2°C, et de 45 % pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
« C’est suicidaire. Il faut inverser la tendance, sans quoi nous ne pourrons plus garder un monde vivable. La responsabilité incombe aux pays du G20, responsables de 80 % des émissions », assène-t-il, à la veille de la 27e conférence mondiale sur le climat (COP27).
Ces dernières années, les indices d’un règlement climatique à travers le monde sont patents. Des inondations par régions. D’autres sont frappées de sècheresse. Des hausses de températures même en hiver. Montée des eaux de mer qui risquent de submerger des villes entières, baisse de la production agraire en raison du dérèglement climatique.
Brahim Oubellil