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CONTRE LA NORMALISATION ET EN SOUTIEN À LA PALESTINE : Nos magistrats rejettent la réunion de l’UIM en Israël

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La 64e réunion annuelle de l’Union internationale des magistrats se tiendra aujourd’hui pour la première fois en Israël, jusqu’au 22 septembre, et réunira des centaines de juges et verra l’absence de beaucoup d’autres en raison de leur opposition à l’entité sioniste et le système israélien d’apartheid exercé en Palestine.

Dans un monde où l’appareil judiciaire international poursuit son immaturité, sans autonomie aucune, demeurant à l’état d’esquisse, et où les puissants continuent de perpétrer des crimes, de quel système judiciaire israélien parle-t-on ? Où se situe sa légitimité et son droit à débattre sur les fondements judiciaires ?
Si le but principal de l’UIM, en tant qu’organisation internationale professionnelle apolitique, est la garantie des droits et des libertés de l’homme, notamment à travers ses commissions qui étudient des questions d’intérêt commun pour la justice dans tous les pays, malheureusement, durant ces dernières années, la situation des droits humains des Palestiniens est restée en suspens. En effet, toutes les demandes des organisations internationales à l’égard de l’occupent sioniste, de mettre un terme à son occupation, ont été dérisoires. Tant que l’entité sioniste persistera dans son oppression des droits du peuple palestinien, cela constituera un frein à toute reconnaissance algérienne de l’occupant israélien. Aucune négociation ne sera possible, encore moins si une prétendue réunion internationale officielle, se tient sur le sol d’un « agresseur déguisé en juge ». C’est le même discours qui ressort du récent communiqué du Syndicat national des magistrats (SNM), mis en avant afin de justifier l’absence de ses représentants à ladite réunion. Un boycott dénonciateur de nos magistrats, une position qui dénonce par la même occasion la normalisation avec l’entité sioniste dans tous les secteurs, politique, économique, culturel, social et sportif.
Depuis l’adhésion, en 2008, du SNM à l’UIM, nos magistrats se sont engagés en faveur de la réforme de la justice et la consécration d’une justice forte, afin de concrétiser l’éthique de la profession du magistrat dans les différents pays et exhorter les gouvernements à consolider les mécanismes de coopération judiciaire, dans le cadre du soutien aux efforts de lutte contre toutes formes de crimes. Rien de tout ça ne pourra être mis en avant aujourd’hui, à partir de 18h00, à l’hôtel David Intercontinental à Tel-Aviv. Le monde du droit assistera-t-il aujourd’hui à une mascarade ?

Normalisation et lobbies pro-israéliens
Si des pays comme les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan ou bien le Maroc, ne se sont pas opposés, sans surprise, à cette réunion chez l’entité sioniste, car ces pays sont dans la vogue de la normalisation, d’autres à l’exemple de nos frères irakiens, koweitiens, cubains, vénézuéliens, sud-africains, et leur homologues algériens, l’État algérien, comme tout son peuple d’ailleurs, soutient sans conditions la lutte du peuple palestinien pour son indépendance et sa liberté.
Avec l’impuissance de la communié internationale à faire valoir la force du droit, par l’application des résolutions internationales, face à l’arrogance et les crimes de l’entité sioniste, contre les peuples palestinien et aussi arabe, à quoi servirait de tenir une réunion d’ampleur mondiale dans le domaine de la magistrature, de surcroît sur des terres occupées où il existe un système de colonisation de peuplement, institutionnalisé d’oppression et de discrimination raciale systématique.
Est-t-il concevable de s’assoir à la même table de magistrats issus d’une entité qui a étouffé, au mois d’août dernier, l’assassinat odieux, en juin 2022, d’Ali Harb, poignardé à mort par un colon israélien ? Dans ce cadre-là, où se situe la responsabilité pénale des dirigeants israéliens ? En effet, il y a lieu de se poser des questions sur ces lobbies pro-sionistes, qui tentent, par cette réunion de l’UIM en Israël, de banaliser et de donner une certaine légitimité à un système de justice de l’occupation israélienne en Palestine.

Les détentions administratives illégales et d’apartheid
Quelle attitude notre syndicat des magistrats devrait-il avoir, alors que les autorités de l’occupation sioniste ont délivré, depuis 2015, plus de 8700 ordres de détention administrative contre les prisonniers palestiniens, parmi eux des enfants, des femmes et des personnes âgées ? Rien que durant l’année 2022, 1365 ordres de détention administrative ont été émis, selon un Club de défense des droits des prisonniers. L’occupation sioniste détient à l’heure actuelle plus de 4 650 Palestiniens dans ses prisons, selon des institutions spécialisées dans les affaires des prisonniers, sans jugement et pour une période pouvant aller jusqu’à 6 mois, sous réserve de prolongation. Est-ce là un fait négociable ? Actuellement, le système de justice appliqué par les agresseurs sionistes ne permet pas au prisonnier palestinien opprimé, l’accès à une procédure équitable, et la possibilité de recours n’existe pas. Le jugement et son résultat dépendent donc entièrement de la décision de l’appareil militaire. Que ce soit dans la bande de Ghaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits, ce qui constitue clairement un apartheid. Malgré les dénonciations et les rapports de crimes contre l’humanité, l’appareil judiciaire international ferme l’œil et continue de faire la sourde oreille quant aux massacres sionistes perpétués de manière abominable, ceux de l’année en cours étant les plus meurtriers depuis 2015. À ce jour, de simples gamins sont embarqués et détenus, du simple fait qu’ils sont des palestiniens. Un système de détestation administrative pour maintenir les palestiniens dans des cellules, plus que jamais incompatible avec les valeurs humaines.

Une ligne rouge non négociable !
Sur le site officiel de l’Association israélienne des magistrats, il est mentionné que cette dernière veille aux questions d’aspects éthiques. Le ridicule ne tue pas, et le fait que des personnalités de haut standing juridique, à l’instar du président de l’AIM et président de la Cour d’appel de Porto, José Igreja Matos, ait cautionné la tenue de ce rendez-vous, où les droits élémentaires des Palestiniens sont inexistants, suffit en effet à dénoncer et ignorer totalement cet évènement. Pendant ce temps-là, l’Algérie, son peuple et tous ses corps d’État et organisation confondues, condamnent énergiquement toutes ces agressions sauvages conduites par les forces d’occupation israéliennes, exprimant leur profonde préoccupation devant cette dangereuse escalade qui s’ajoute à une série interminable de violations systématiques à l’endroit des civils.
Tout en réitérant sa pleine solidarité avec le peuple palestinien, l’Algérie ne cessera d’appeler et d’interpeller la communauté internationale, à une intervention urgente pour mettre fin à l’occupation israélienne et l’édification d’un État palestinien souverain, avec El-Qods pour capitale.
Hamid Si Ahmed

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