Le maréchal Khalifa Haftar a perdu une bataille dans la guerre judiciaire qui l’oppose aux États-Unis, à des ressortissants libyens l’accusant de tortures et d’exécutions extra-judiciaires.
Une juge fédérale a estimé que Khalifa Haftar « n’avait pas coopéré avec la justice et qu’il pouvait donc être condamné par défaut à verser des dommages et intérêts aux plaignants », a rapporté la presse française, dont le Figaro. Il peut encore faire appel de cette décision et il faudra d’autres audiences pour déterminer le montant des compensations, mais cette décision « représente un revers majeur « pour le maréchal. «La justice a gagné et Haftar va devoir répondre de ses crimes de guerre» estimé Faisal Gill, l’un des avocats à l’origine de la procédure, dans un communiqué transmis aux médias étrangers, dont français. Une juge américaine a fixé la date du 28 octobre à Khalifa Haftar pour répondre aux accusations de crimes de guerre en Libye.En 2019 et 2020, des familles libyennes avaient porté plainte au civil contre Khalifa Haftar « responsable de la mort de leurs proches, tués dans des bombardements » selon eux. À la tête de l’Armée nationale libyenne (ANL), ils ont affirmé qu’ «il s’est engagé dans une guerre sans discernement contre la population libyenne », tuant , ont-il poursuivi, dans leurs déclarations et témoignages « de nombreux hommes, femmes et enfants dans des bombardements et à procéder à la torture de nombreux civils». Ces familles ont appuyé leur demande sur une loi américaine de 1991, le «Torture Victim Protection Act» qui permet « de poursuivre au civil toute personne qui, agissant à titre officiel pour une nation étrangère, a commis des actes de torture et/ou des exécutions extrajudiciaires ». La justice américaine avait gelé le dossier avant les élections qui étaient prévues décembre 2021 « pour ne pas influer sur le scrutin ».
L’affaire avait repris son cours, après l’annulation des élections en question, même si « Khalifa Haftar ait tenté, en vain, d’invoquer une immunité de chef d’Etat ». Par ailleurs une entreprise française est au centre d’un scandale suite à des accusations à son encontre, d’avoir vendu du matériel de surveillance performant, au maréchal Haftar, qui n’a pas été privé, pour rappel, du fort soutien de Paris, depuis sa venue sur la scène libyenne. Les médias français rapportent qu’une entreprise française “Nexa Technologies” aurait vendu du matériel de surveillance à Khalifa Haftar, « qui tentait de prendre le contrôle de la capitale libyenne Tripoli, malgré l’embargo de l’ONU », est-il précisé. Le Parquet national antiterroriste français, de son côté « rechigne », selon les médias français « à faire toute la lumière sur cette nouvelle affaire sensible ». Il est rapporté qu’ « une entreprise française a vendu, via une filiale aux Emirats arabes unis, un système de surveillance des communications à l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar », a rapporté hier, le journal français Libération.
Il a indiqué que « selon nos informations, ce qu’ont découvert en juin les gendarmes de l’Office central français de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), qui enquêtaient alors sur un autre contrat passé par cette société, baptisée Nexa Technologies », c’est que non seulement, a écrit le journal « la petite entreprise française s’apprêtait à fournir à un acteur non étatique et non reconnu par la communauté internationale, du matériel de surveillance de pointe », mais elle devait pour ce faire contourner l’embargo instauré en 2011 par le Conseil de sécurité des Nations unies » . La même source a indiqué que « le système acquis par Haftar, «alpha max», permet d’écouter toutes les communications téléphoniques dans une zone, dont la taille dépend de l’antenne » et d’ajouter « une technologie d’interception tactique, disent les experts ».
K. B.