À quelques semaines de la célébration de l’Aïd el-Adha 2022, le prix du mouton connait une flambée vertigineuse. Alors que l’offre ne manque pas, la cherté du bétail, cette année, pourra pousser bon nombre d’Algériens à renoncer au rituel du sacrifice si d’ici là la situation ne s’améliore pas.
Comparé aux années précédentes, le prix du mouton a en effet marqué cette année une hausse de plus de 12 000 dinars. À en croire les propos du secrétaire général de l’Union nationale des agriculteurs algériens, Taher Krami, l’origine de cette flambée serait due à la cherté des fourrages. Si l’on s’attendait à la chute des prix en raison de la sécheresse à la quelle fait face le pays, il n’en sera pas le cas, souligne la même source qui pointe du doigt essentiellement les spéculateurs de provoquer cette flambée en relevant les prix à leur guise. Krami a expliqué que l’absence de contrôle ne fera que compliquer d’avantage la situation, appelant à cet effet les autorités à leurs têtes les ministères du Commerce et de l’Agriculture à intervenir et mettre fin à la spéculation, et d’aller surtout vers la régulation des prix mais aussi au soutien des éleveurs. Il faudra noter que les points de vente de moutons ne devront pas tarder à se manifester. Alors que les prix s’annoncent déjà inaccessibles, l’offre sera pourtant abondante puisque les éleveurs ont décidé de liquider leurs bétails en raison de la vague de sécheresse ayant eu des répercussions sur les besoins de l’élevage. En effet, il risque d’y avoir un surplus de l’offre puisque des éleveurs et des agriculteurs, lourdement touchés par le stress hydrique qui frappe le pays notamment la région des Hauts-plateaux et le Sud, ont décidé de vendre tout leur élevage car ne pouvant plus faire face à cette situation exceptionnelle, et ce à des prix très bas. Le vice-président de la fédération des éleveurs, Omrani Ibrahim, avait qualifié la situation de « crise majeure » qui affecte la quasi-totalité des Hauts-plateaux et des Aurès. En attendant l’amélioration des conditions climatiques Omari avait recommandé aux éleveurs comme solution de vendre au plus vite le bétail le plus vieux et de laisser les jeunes moutons jusqu’à l’approche de l’Aïd.
L’UNPA prédit une baisse
Le secrétaire général de l’Union des paysans algériens (UNPA), Abdelatif Dilmi, a de son coté estimé que la disponibilité du bétail aura une répercussion sur les prix qui vont selon lui connaitre une baisse. Le prix du mouton se situera entre 40 000 et 100 000 da, a-t-il relevé. De ce qui est de l’origine de la hausse des prix, la même source a innocenté les éleveurs qui d’après lui sont confrontés à des conditions difficiles de travail dont celle de la hausse des prix du fourrage et surtout le phénomène de sécheresse qui frappe plusieurs régions du pays. À propos des points de ventes, Dilmi a fait savoir qu’une demande a été formulée pour leur intensification dans les grandes villes et ce dans le but de rapprocher les éleveurs des citoyens et de barrer la route aux spéculateurs et revendeurs qui profitent de l’occasion pour se faire remplir les poches.
Ania Nch