Dans une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évoqué les sujets qu’il a abordés lundi avec le Groupe de contact arabe qui s’est rendu à Moscou pour discuter de la crise ukrainienne. Il s’agit de l’exposé sur la situation actuelle en Ukraine, de son évolution depuis plusieurs années, qui a abouti à transformer ce pays en une entité antirusse. Selon Sergueï Lavrov, les discussions ont également porté sur « la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et nos points de vue coïncidaient complètement sur le dossier palestinien ». Il a ajouté qu’il avait discuté avec les ministres arabes des dossiers du Yémen, de la Libye et de la Syrie, ainsi que de l’éventualité d’un retour prochain de Damas dans la Ligue arabe.
De son côté, le SG de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a fait observer que la crise ukrainienne a de nombreux effets négatifs sur les pays arabes, notamment en termes d’importations de céréales. Il a confirmé que la délégation ministérielle arabe a prévu des entretiens avec la partie ukrainienne hier (mardi) à Varsovie (Pologne). Pour sa part, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, membre de la délégation du Groupe de contact, a affirmé que les pays de la Ligue arabe étaient prêts à jouer le rôle de médiateurs dans les négociations entre la Russie et l’Ukraine, afin de mettre fin au plus vite à l’affrontement militaire. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, était présent lundi à Moscou (Russie), avec les ministres des Affaires étrangères de la Jordanie, du Soudan, de l’Irak et de l’Égypte, et le sSecrétaire général de la Ligue arabe, dans le cadre de la mise en œuvre du mandat émis par le Conseil de la Ligue arabe. Les pays arabes, tout comme une grande partie de la communauté internationale, sont restés insensibles à l’hystérie politico-médiatique antirusse déclenchée dans les pays de l’OTAN et leurs alliés et à la vision unilatérale des événements que ces derniers tentent d’imposer à l’opinion publique mondiale, dans le but de diaboliser la Russie.
La dimension bilatérale algéro-russe
À Moscou, Ramtane Lamamra a tenu lundi une séance de travail avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, et s’est entretenu avec le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, autour des axes et des perspectives de renforcement de la coopération entre les deux pays. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, ces entretiens ont porté sur les « principaux axes de la coopération entre l’Algérie et la Russie, ainsi que les voies et moyens de la renforcer dans divers domaines, en sus des questions relatives à la préparation des prochaines échéances bilatérales, et ce pour imprimer une nouvelle dynamique aux mécanismes régissant les relations stratégiques unissant les deux pays ». A cette occasion, Sergueï Lavrov a annoncé qu’il se rendrait prochainement à Alger. Le même jour, lundi, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, a reçu, à Alger, l’ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, Igor Beliaev, avec lequel, d’après un communiqué de l’APN, il a passé en revue « les relations bilatérales distinguées ». Brahim Boughali a affirmé « l’attachement de l’Algérie à son partenariat stratégique approfondi avec la Russie », jugeant nécessaire « d’exploiter tous les atouts pour diversifier les domaines de coopération ». Pour sa part, l’ambassadeur russe a remercié l’Algérie pour sa « position équilibrée vis-à-vis de la crise ukrainienne », se félicitant par la même « des positions exprimées par les parlementaires algériens ayant participé récemment en Indonésie aux travaux de l’Assemblée générale (AG) de l’Union interparlementaire (UIP) ». Par ailleurs, des sources russes ont fait savoir que des exercices antiterroristes conjoints des forces terrestres algériennes et russes auront lieu en novembre de cette année à Hammaguir, en Algérie.
M’hamed Rebah
