Pour mieux lutter et prévenir la corruption et l’enrichissement illicite, le président de la République a annoncé la création d’une Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption. Cette instance s’inscrit dans le cadre de ses engagements électoraux et vise à moraliser la vie publique négativement impactée, durant l’ère Bouteflika, par les pratiques déviationnistes de certains responsables à tous les échelons. Les procès actuellement d’anciens ministres et responsables du temps de l’ancien président traduisent l’ampleur du mal qui rongeait les institutions de l’État à tous les échelons. Le nombre d’élus d’assemblées locales qui ont eu maille à partir avec la justice, est là pour confirmer le mal de la corruption et de l’enrichissement illicite. Des cercles occultes ont profité de l’embellie financière qu’avait connue le pays et de l’impunité que leur offrait leur proximité avec les cercles de décision de l’époque, ont fait subir à l’économie nationale et au trésor public, une véritable saignée. La mesure annoncée par le Chef de l’État s’inscrit également dans le cadre de sa détermination à lutter contre la corruption qu’il avait lancé en instruisant, il y a quelques mois, les ministres du Gouvernement à libérer les initiatives des cadres dirigeants d’entreprises et par la dépénalisation de l’acte de gestion. Libéré, le gestionnaire peut maintenant prendre les initiatives qu’il juge nécessaire pour la bonne gestion de son secteur sans avoir une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. La Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption visera l’intensification des actions préventives de lutte contre la corruption, à commencer par la définition de nouvelles conditions précises pour l’annonce des marchés et des appels d’offre dans les journaux. Cela mettra ainsi un frein aux pratiques qui ont permis l’octroi de marchés publics en totale contradiction avec le code des marchés ou encore avec l’intérêt général. Cette instance sera complétée par la création d’une nouvelle instance pour enquêter sur l’enrichissement des fonctionnaires publics, sans exception, à travers des procédures légales rigoureuses pour la lutte contre la corruption et l’identification de l’origine de leurs biens. Partant du principe « d’où tiens-tu cela », les responsables, à tous les échelons, seront ainsi sous la loupe d’une autorité qui permettra de prévenir tous les comportements déviationnistes qui ont permis la création de richesses sur la base du produit de la corruption devenue une institution du temps de la Issaba. Ce sont de véritables organes de contrôle de l’action des responsables à tous les échelons qui seront ainsi installés pour moraliser la vie publique, faire barrage à l’enrichissement illicite et surtout bannir les pratiques qui ont terni l’image du pays auprès de certains partenaires étrangers. Le pays a subi trop de pertes et aujourd’hui, avec la crise économique qu’il vit et la volonté du président de la République d’assainir la situation et permettre à l’économie nationale de devenir «séduisante et attractive », il y a lieu d’espérer. L’ancien système a fait trop de mal au pays, à son économie, à son image et à ses Institutions. La volonté du président de la République d’installer des garde-fous, de prévenir les tentations de corruption et de lutte contre l’enrichissement illicite doit être salué, car en ces temps où le pays est engagée dans une dynamique de relance, ce sont ces outils qui permettront le contrôle à tous les niveaux de la responsabilité.
Slimane B.