Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a posé des conditions pour l’organisation des marches populaires hebdomadaires dans le but de faire respecter l’ordre public. Dans son communiqué, le département de Kamel Beldjoud a signalé que « les marches hebdomadaires commencent à connaître des déviations et des dérapages dangereux continuant à se dérouler dans l’ignorance totale de ce qu’endure le citoyen comme nuisances, tapages et atteintes à sa liberté », ajoutant que «les changements d’itinéraire de la part des marcheurs, au nom de la liberté de manifester est incompatible avec l’ordre public et les lois de la République ». La même source a insisté sur le préalable de la « demande d’autorisation de la marche auprès des autorités compétentes avec précision de l’identité des organisateurs, l’itinéraire de la manifestation ainsi que les slogans à scander, comme l’exige la loi ». Affirmant que « le non-respect de ces dispositions constitue une violation de la loi et de la Constitution et enlève toute légitimité à ces manifestations qui seront traitées comme telles », avertit le ministère de l’Intérieur qui annonce ainsi un changement de logiciel du pouvoir dans le traitement des marches du Hirak. En réaction à cette note du ministère de l’Intérieur, la classe politique s’exprime pour donner son avis. Ainsi, chargé de communication au parti de Jil Jadid, Habib Brahmia a indiqué que cette décision est « compréhensive », elle permet d’assurer et « garantir » aux Algériens leurs droits de manifester pacifiquement, «cette loi organise le Hirak ». Selon lui il est important de respecter les lois surtout que cette dernière permet aujourd’hui de sortir manifester sur simple « déclaration », c’est clair qu’il y est un itinéraire précis, qu’il y est aussi des slogans et des organisateurs assumant la responsabilité de la manifestation. « Il n’y avait pas de représentant pendant deux ans, car cela se faisait dans le plus grand pacifisme, mais nous assistons, ces dernières semaines, à des changements d’itinéraire, et aussi à des slogans qui peuvent être dangereux », prévient-il. Contrairement à Jil Jadid, le président du Forum civil pour le changement et président du réseau NADA, Abderrahmane Arrar, a critiqué la décision du département de Kamel Beldjoud, affirmant que le Hirak est un mouvement pacifique qui « a libéré l’Algérie », et que le Gouvernement « aurait dû l’encadrer, protéger, renforcer, et répondre aux revendications du peuple au lieu de rentrer dans les détails d’organisation qui n’ont aucune importance. » Ajoutant que c’est « illogique » de demander « à une telle dynamique populaire qui n’a ni représentant, ni chef de s’organiser».
Sarah Oubraham
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