Alors que la militante sahraouie Sultana Khaya est à nouveau agressée par les forces de répression marocaines , l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM) de Aminatou Haïder a vivement condamné la détention arbitraire, jeudi, des militants sahraouis, Ghali Bouhla et Nafeh Boutasoufra, par les forces d’occupation marocaines.
Dans un communiqué, l’ISACOM a appelé « à s’unir pour soutenir les familles des prisonniers civils, en particulier à la lumière de ces circonstances difficiles après que les autorités d’occupation marocaines ont intensifié leurs attaques systématiques contre les civils sahraouis non armés, coïncidant avec la violation par l’occupant de l’accord de cessez-le-feu le 13 novembre dernier (à El-Guerguerat), et face au silence des Nations unies et de la Croix-Rouge internationale pour tous ces crimes ». Des membres du bureau exécutif de l’ISACOM avaient effectué une « visite de terrain » aux familles des militants, Ghali Bouhla et Nafeh Boutasoufra, arrêtés par des membres de la police d’occupation marocaine. Cette visite vise à « prendre connaissance des circonstances de cette arrestation arbitraire et des graves violations ayant suivi cette opération ».. À cet égard, la Commission sahraouie contre l’occupation marocaine a « condamné cette arrestation arbitraire et dénoncé les attaques barbares subies par les familles des détenus, et considère que la campagne d’arrestations lancée par la police d’occupation marocaine contre des militants et des citoyens sahraouis réclamant pacifiquement la fin de l’occupation marocaine et l’indépendance du Sahara occidental, s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la politique de répression des libertés. » De son côté l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, partenaire de la Fédération internationale pour les droits humains (FIHD), a demandé à l’occupant marocain de « garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de la militante sahraouie Mahfouda Bamba Lefkir, de sa famille, et de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental, et à mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, et à tout acte d’intimidation. L’Observatoire a appelé, dans un communiqué, à l’ouverture, « sans délais », d’une enquête « exhaustive, indépendante, effective, rigoureuse, impartiale et transparente sur les informations de mauvais traitements à l’encontre de Mahfouda Bamba Lefkir, afin d’identifier les responsables, les traduire devant un tribunal indépendant, compétent et impartial, conformément aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme, et appliquer les sanctions pénales, civiles ou administratives prévues par la loi ».
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme informé d’actes de harcèlement et d’intimidation à l’égard de Mahfouda Bamba Lefkir
L’Observatoire, également partenaire de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), précise avoir été informé d’actes de harcèlement et d’intimidation à l’égard de Mahfouda Bamba Lefkir, militante sahraouie pour le droit à l’autodétermination et de sa famille. « Le 25 janvier 2021, la fille de Mahfouda Bamba Lefkir, âgée de 17 ans, a été arrêtée pour la troisième fois par des agents de police marocains en pleine rue à El Ayoun .L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme condamne les actes de harcèlement dont sont victimes Mahfouda Bamba Lefkir et sa famille, « en ce qu’ils ne semblent viser qu’à sanctionner ses activités légitimes de défense des droits de l’Homme, et appelle les autorités marocaines à y mettre un terme ». Il a également appelé les autorités marocaines à libérer tous les défenseurs des droits de l’Homme sahraouis « qui restent arbitrairement détenus au Maroc ». L’Observatoire rappelle que Mahfouda Bamba Lefkir a purgé une peine de six mois de prison de novembre 2019 à mai 2020 pour « obstruction à la justice » et « humiliation d’un agent public », après avoir pris la parole pour dénoncer les injustices contre les prisonniers sahraouis lors d’un procès. Au cours de sa détention, Mahfouda Bamba Lefkir a été victime de mauvais traitements et son état de santé s’est fortement dégradé en raison de mauvaises conditions de détention, et d’un refus systématique d’accès aux soins de la part des autorités pénitentiaires.
Après sa libération, la maison de sa famille a été encerclée pendant plusieurs jours par la police marocaine. Plusieurs organisations sahraouies avaient tiré la sonnette d’alarme sur l’escalade dangereuse et sans précédent des harcèlement et intimidations à l’égard des civils sahraouis, des militants des droits de l’Homme et des journalistes sahraouis dans les villes occupées, depuis la reprise des combats entre l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) et les forces d’occupation marocaines.
M. B.