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L’ÉTAT À L’ŒUVRE POUR RÉHABILITER LE COMPLEXE SIDER EL-HADJAR : Quand Djerad prend de vitesse la « 3issaba »

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Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a esquissé hier un plan pour la prise en charge du complexe sidérurgique El-Hadjar d’Annaba et la sauvegarde des postes d’emplois, des mesures qui s’inscrivent dans le cadre du programme présidentiel visant à moderniser l’économie nationale et se libérer de la rente pétrolière.

Abdelaziz Djerad ne s’est pas rendu hier dans la wilaya d’Annaba les mains vides. Après avoir donné le coup d’envoi des épreuves du Baccalauréat pour la session 2019-2020 dans la matinée depuis le CEM Chaib Larbi du chef-lieu de la wilaya, le Premier ministre s’est rendu au complexe d’El-Hadjar qui connait depuis quelques temps des difficultés et arrêts répétitifs de travail, avec tout l’impact sur les postes d’emplois. Djerad a fait ainsi une annonce majeure : l’État est à l’œuvre pour réhabiliter le complexe d’El-Hadjar et sauver les postes d’emplois. Une autre grande annonce : l’État accompagnera ce complexe et les dirigeants de l’entreprise devraient « se concentrer uniquement sur la gestion et le management ». Le premier ministre, par contre, n’a pas annoncé le coût de cette opération de réhabilitation et les montants débloqués dans les prochains jours pour soutenir le financement des infrastructures de ce complexe. Néanmoins, « l’État s’appuiera sur une meilleure performance de gestion, et non pas sur les capitaux », a-t-il indiqué, ajoutant : « nous attendions des entreprises nationales de créer de la richesse et non pas d’attendre constamment l’apport de l’État ». Devant les représentants du syndicat local du complexe, le Premier ministre a lancé : « Nous travaillons sous forme de complémentarité parce que votre succès et aussi le notre. Un échec signifie que nous avons tous échoués ». Abdelaziz Djerad a lié le sort des milliers de travailleurs avec l’amélioration de la santé financière de ce complexe fondé en 1968, notamment dans ce contexte particulier de crise économique, aggravé avec la crise sanitaire du Covid-19, qui a jeté de lumière sur des années de gabegie et de mal-gestion. « Nous sommes conscients de vos droits, cependant ces droits doivent aller proportionnellement avec les conditions financières du complexe et de l’État », a-t-il tenté de rassure, alors que le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, avait écarté en début de ce mois toute reprivatisation de ce complexe. Le chef de l’Exécutif a insisté sur la réhabilitation de ce complexe et la prise en charge des préoccupations de tous ses travailleurs, appelant ces derniers à faire confiance à l’État et en ses efforts de redonner à ce complexe une nouvelle dynamique économique. Djerad a assuré que c’est le patriotisme des Algériens qui contribuera dans l’édification de l’économie nationale et qu’en dehors de ses enfants, l’Algérie n’a pas d’autres alternatives. Mettant l’accent sur la nécessité de moderniser les secteurs économiques, le Premier ministre a fait remarquer l’obligation de passer de la logique administrative avec toutes ses conséquences bureaucratiques dans la gestion des affaires économiques du pays, pour une gestion répondant à la logique économique. Outre l’engagement à réhabiliter ce complexe, Djerad a donné hier le signal pour la démolition d’un vieux four d’El-Hadjar, occupant 100 hectares d’installations en fer. Djerad a fait savoir que sur ce terrain industriel, un nouveau four moderne sera reconstruit dans un délai ne dépassant pas les 18 mois, l’État empêchera ainsi que les propriétés du complexe tombent à nouveau dans les bras de la « 3issaba » (la bande). La visite d’hier du Premier ministre au site du complexe d’El-Hadjar intervient une semaine après celle du ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, qui a évoqué « le rôle primordial » qu’aura ce complexe dans « le lancement du nouveau plan industriel centré sur une large intégration des ressources nationales et des compétences humaines ». « Le complexe d’El Hadjar qui a traversé de nombreuses difficultés l’ayant transformé, à l’instar d’autres groupes publics, en un fardeau pour le Trésor public, ne peut être considéré, du fait de ses potentialités, comme un problème pour l’économie nationale, mais plutôt comme la rampe de lancement d’un changement qualitatif vers une véritable industrie sidérurgique permettant de créer de la richesse et de bâtir l’indépendance économique dans les industries de transformation », avait estimé Ferhat Aït Ali. En réponse aux questions des représentants des médias sur la concrétisation du plan de relance du complexe El Hadjar, le ministre a relevé que «l’allègement des fardeaux financiers accumulés par le complexe constitue une nécessité», soulignant que «les pouvoirs publics accompagneront ce complexe dans les négociations avec les banques et l’acquisition des équipements nécessaires pour lui permettre de sortir de la situation difficile à laquelle il fait face et de se concentrer sur la réalisation des objectifs économiques fixés ».
Hamid Mecheri

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