Le Parlement tunisien a voté, dans la nuit de mardi à mercredi, la confiance au nouveau gouvernement composé de technocrates, formé la semaine dernière par le Premier ministre désigné Hichem Mechichi. Cette étape franchie a permis de dégager l’espoir de voir la fin de mois d’instabilité politique, puisqu’il s’agit du troisième gouvernement en un an, sur fond de crise économique et sociale dans le pays. Le gouvernement proposé par l’ancien ministre de l’Intérieur a obtenu 134 votes pour et 67 contre, et devant les députés, le Premier ministre Hichem Mechichi a dit, dans son allocution, vouloir arrêter l’ «hémorragie » des finances publiques, en réformant l’administration tunisienne, tout en assurant, a-t-il promis, « la préservation du pouvoir d’achat » et « la protection » des plus démunis des tunisiens. Les députés du parti islamiste de Rachid Ghenouchi, président du Parlement tunisien, ont apporté leur soutien au gouvernement en dépit des réserves exprimées, publiquement et à l’abri des projecteurs. Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi conduira un exécutif composé de 25 membres, des technocrates, entre universitaires, financiers et ingénieurs, sans coloration politique « prononcée » selon les médias tunisiens. Avec un endettement de 80 milliard de dinars, dont 7,5 milliards de dinars (environ 2,5 milliards d’euros) à rembourser en 2020, la marge de manœuvre du nouveau chef de l’exécutif est très réduite et les attentes des Tunisiens en matière d’amélioration de la vie socioéconomique sont nombreuses. Durant plus de huit ans, les conditions de la vie socioéconomique des Tunisiens se sont dégradées en raisons des choix et des orientation politico-économiques initiés dès l’arrivée de la Troïka, à la tête de la gestion des affaires du pays, sous la conduite du parti de Rached El-Ghnouchi, au lendemain des changements politiques, survenus en Tunisie. À cela s’est ajouté l’accélération de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, causant un recul considérable de l’activité du secteur touristiques, poumon central de l’activité économique en Tunisie. À l’issue du feu vert donné par le Parlement tunisien, au gouvernement de Hichem Mechichi, celui-ci a déclaré à la presse que son exécutif pourra « avancer sur les problèmes économiques, du moment qu’il ne se retrouve pris dans aucun tiraillement politique » a indiqué Hichem Mechichi. Il est à rappeler que les ministères régaliens ont été confiés à trois spécialistes du droit, n’ayant pas de carrière politique et inconnus, selon la presse tunisienne du grand public.
Karima B.