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Idris Elba : Accompagner les œuvres «racistes» d’un avertissement au lieu de les censurer

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La lutte contre le racisme prend parfois des allures d’inquisition et parfois de véritable « autodafé », avec ces statues déboulonnées, ces films mis en quarantaine, ces livres stigmatisés…

Cela na plait ni à un camp ni à l’autre et on ne sait si au lieu de régler un problème, le Black lives matter, puisque c’est sous ce slogan qu’est menée la lutte contre les symboles du racisme. Parti des États-Unis, le pays dont l’économie était en grande partie liée à l’exploitation des esclaves, la vague antiraciste a touché de nombreux pays. Faut-il censurer les œuvres racistes ?
Dans une interview accordée à RadioTimes,  l’acteur, scénariste et producteur de cinéma britannique,  Idris Elba, a plaidé pour que le racisme et sa représentation dans les films et les émissions de télévision ait le même traitement que le sexisme. Il aimerait ajouter un système de classification pour avertir les spectateurs des points de vue choisis par les auteurs des œuvres en question.
«C’est pour cette raison que nous avons un système de classification : Nous vous disons que ce contenu particulier est classé Tout Public, Soumis au contrôle parental, moins de 15 ans, moins de 18 ans, explique l’acteur britannique. Pour se moquer de la vérité, il faut connaître la vérité. Mais pour censurer les thèmes racistes dans une émission…» Ce point de vue original semble aussi le plus juste et logique. Les propos de l’acteur de la série Luther font écho à la fois au cas d’Autant en emporte le vent, supprimé puis contextualisé sur la plateforme HBO Max, mais aussi à la suppression d’épisodes de plusieurs séries en réponse au mouvement Black Lives Matter. Parmi elles, The Office ou encore Community en ont fait les frais.
L’acteur adhère donc aux mesures prises par Netflix et Hulu, qui ont par exemple retiré l’épisode Advanced Dungeons & Dragons de Community où l’on voit Chang (joué par Ken Jeong) pratiquer le «blackface» (se maquiller de noir) pour jouer un «elfe noir». Malgré la protestation de Shirley (Yvette Nicole Brown), seule femme noire de la série, qui demande s’il faut «juste ignorer ce crime haineux ?», le look reste inchangé durant l’intégralité de l’épisode.
Idris Elba refuse la censure et se positionne même comme un «fervent défenseur de la liberté d’expression. L’acteur poursuit et argumente son propos en affirmant soutenir le mouvement Black Lives Matter, mais estime qu’aujourd’hui, «les commissaires et les détenteurs d’archives retirent des œuvres sans écouter ce qui se dit autour. Je pense qu’à l’avenir, les gens devraient savoir que la liberté d’expression existe, mais que le public devrait savoir dans quoi il s’engage».
Idris Elba propose de contextualiser une œuvre, d’en comprendre le message… Il aimerait que le paysage cinématographique de demain se fasse dans cette optique. «Je ne crois pas en la censure. Je crois que nous devrions être autorisés à dire ce que nous voulons dire. Parce qu’après tout, nous sommes des créateurs d’histoires».
A.E.T. avec agences

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