Dans la tourmente depuis quelques jours après avoir partagé des propos jugés transphobes, J.K. Rowling reçoit une bonne nouvelle. Sa maison d’édition Hachette UK a annoncé qu’elle n’autorisait pas son personnel à boycotter The Ickabog, un conte pour enfants de l’auteure britannique devant paraître en novembre 2020.
«La liberté d’expression est la pierre angulaire de l’édition», a déclaré Hachette dans un communiqué. «Nous croyons fondamentalement que chacun a le droit d’exprimer ses propres pensées et croyances.
C’est pourquoi nous ne commentons jamais les opinions personnelles de nos auteurs et nous respectons le droit de nos employés à avoir une opinion différente.» Plusieurs employés de la maison d’édition anglaise avaient exprimé leur refus de travailler sur The Ickabog, après que la romancière a publié une série de tweets. Elle y affirmait notamment que seules les femmes pouvaient être menstruées, s’attirant les foudres de nombreux internautes. Mais Hachette UK a fait savoir aux membres de son personnel que des opinions divergentes avec un auteur ne leur permettaient pas de refuser de travailler sur ses ouvrages. «Nous ne ferons jamais travailler nos employés sur un livre dont le contenu les dérange pour des raisons personnelles, mais nous faisons une distinction entre cela et le refus de travailler sur un livre parce qu’ils sont en désaccord avec le point de vue d’un auteur en dehors de son écriture, ce qui va à l’encontre de notre croyance en la liberté d’expression.»
Un porte-parole de la maison d’édition a précisé que les employés concernés seraient reçus par leurs managers pour un traitement «au cas par cas». «Nous aborderons tous ces entretiens avec empathie et compréhension», a-t-il déclaré à The Bookseller. Confrontée à de vives réactions sur les réseaux sociaux, l’auteur de la saga à succès s’est fendue d’un long texte sur son site officiel, publié mercredi 10 juin, afin de replacer dans leur contexte ses commentaires controversés. «Je suis sous les feux des projecteurs depuis plus de vingt ans maintenant, et je n’ai jamais parlé publiquement du fait d’avoir moi-même survécu à des violences conjugales et des agressions sexuelles», a-t-elle révélé. Elle y explique également que cette agression sexuelle a contribué à la convaincre de la nécessité de maintenir des espaces réservés aux femmes.
Avant de faire valoir que le sexe biologique a un sens et que certains groupes de la communauté transgenre «cherchent à éroder les femmes en tant que classe politique et biologique». Une position qui n’a pas reçu le soutien de Daniel Radcliffe, Emma Watson ou Rupert Grint, acteurs devenus célèbres grâce à leurs rôles dans Harry Potter.