Le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a qualifié l’accord établi lors de la réunion de l’OPEP+, dimanche soir, d’ « historique », déclarant à ce titre que la réduction décidée lors de cette rencontre n’aura pas un grand impact sur les revenus en devises de l’Algérie. En outre, le ministre a révélé un plan d’action pour pouvoir agir sur la demande locale afin de faire face à la situation actuelle.
Intervenant hier sur les ondes de la Radio algérienne chaîne 3, Arkab affirme qu’arriver à 9,7 millions, de barils par jour est quand même « un accord historique ». « On n’a jamais Atteint ce niveau de réduction jusqu’à maintenant, au moment où le marché pétrolier est complètement bouleversé avec le choc de la demande inédit de l’approvisionnement de l’offre, en temps de la propagation de la pandémie Covid-19. Selon le ministre de l’Énergie, cette réduction n’aura aucun impact sur les revenus en devises de l’Algérie, indiquant qu’ils ne seront pas affectés et qu’ils connaîtront un équilibre dans un avenir proche. « La crise actuelle est vraiment multidimensionnelle surtout avec la propagation du virus qui a impacté lourdement le marché pétrolier », analyse-t-il, ajoutant que «la demande a reculé drastiquement et a causé ce niveau de déséquilibre du marché pétrolier ». Pour faire face à cet impératif, Arkab insiste sur l’obligation d’aller vers une « meilleure gestion de ces ressources et pouvoir chercher toujours à contribuer entre les pays OPEP par rapport à cette nouvelle donne ». Sur ce, le ministre de l’Énergie a déclaré que son département a donné des instructions à Sonatrach pour gérer intelligemment cette période difficile. « Au niveau du ministère, nous avons commencé à anticiper avec la réduction des charges dans cette phase 2020 », indique l’invité de la Chaîne 3, tout en affirmant la mise en place d’ « un programme pour booster la production de Sonatrach ». En ajoutant que son département a privilégié, suite aux instructions du président de la République, les projets de la transformation des hydrocarbures, indiquant dans ce cadre qu’en deuxième semestre 2020 il y aura la concrétisation de quelques projets ainsi que le lancement des appels d’offre, soulignant que « c’est un moyen d’augmenter et de booster la production du pays, par le partenariat qui va nous permettre de préparer l’avenir », assure le même responsable.
400 mille b/j consommé au premier trimestre 2020
Au volet consommation, le premier responsable du secteur de l’Énergie en Algérie a indiqué, hier, que la consommation locale du pétrole est arrivée, jusqu’à mars 2020, à 400 mille barils par jour. «Nous devons rester sur nos exportations pour garantir la recette en devise et la recette fiscale de notre pays », suggère le ministre à ce titre. Ajoutant qu’un plan d’action est tracé pour pouvoir agir sur la demande locale, « consommer utile et chercher tout ce qui est renouvelable». L’objectif de ce programme, poursuit-il, vise à substituer à la consommation en matière de pétrole et de gaz en Algérie, pour pouvoir être plus efficace dans la situation actuelle ».
7 milliard à l’actif de Sonatrach
Par ailleurs ; le ministre a indiqué que son département a différé quelques projets secondaires mais nécessaires à 2021 et d’autres à 2022. Et pour cause, « nous avons mis un plan de 7 milliards de dollars en encourageant les partenariats et ainsi l’exploitation qui va permettre à Sonatrach de fonctionner normalement pendant cette période ».
Arkab a fait savoir que l’Algérie a les moyens de garder sa quantité d’exportation. « Nous avons déjà fait le travail avec Sonatrach et cette réduction ne va pas impacter la recette pétrolière, et l’équilibre entre l’offre et la demande va donner un impact positif sur les prix. Mais nous voulons faire plus en cherchant à rentabiliser et travailler rationnellement sur tous ce qu’on est en train de consommer en local », souligne le ministre de l’Énergie. En langue des chiffres, le ministre a avancé les exportations de l’Algérie à ce titre. « Nos exportations sont entre 500 mille voire 600 mille barils par jour », a-t-il révélé en affirmant que l’État compte augmenter l’offre à l’exportation par la suite.
L’accord pétrolier en détail
L’invité de la Radio est revenu sur l’accord de l’OPEP+ en expliquant que les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, aux côtés des pays extérieurs à l’organisation « OPEP + » sont parvenus à un accord de coopération pour réduire la production en trois étapes. « Durant la première étape, qui débutera le 1er mai et durera jusqu’au 30 juin, il y aura une réduction de 9,7 millions de barils par jour. De son côté, la deuxième étape s’étalera de juillet jusqu’à la fin de décembre 2020 et connaîtra une réduction de 8 millions de barils par jour. Pour sa part, la troisième étape, prévue entre janvier 2021 et avril 2022, elle sera marquée par une réduction de 6 millions de barils par jour», a-t-il mentionné. Dans le même cadre, Arkab a qualifié l’accord conclu d’ « historique », indiquant par ailleurs que l’objectif, désormais, est de restaurer la santé du marché et de rétablir son équilibre. Pour ce qui est du rôle de l’Algérie, qui préside l’organisation de l’OPEP, Arkab a indiqué que l’Algérie a travaillé pour réactiver les propositions et rapprocher les points de vue des uns et des autres afin de parvenir à un accord qui soit accepté par tout le monde, fait-il savoir.
Sarah Oubraham