Devant une Ligue arabe divisée, réunie en session extraordinaire au Caire, après la présentation de l’accord americano- sioniste «l’arnaque du siècle», que Washington et l’entité sioniste veulent imposer aux Palestiniens avec la complicité de certains pays arabes , le président palestinien Mahmoud Abbas, a dénoncé cet accord et a annoncé que la Palestine, « rompait tous ses liens avec les États-Unis et Israël».
Le Président palestinien a rejeté le soi-disant «accord du siècle» proposé par le président américain Donald Trump, pour le Proche-Orient, sans manquer d’indiquer qu’«il n’accepterait jamais cette solution», ne voulant pas entrer dans l’Histoire comme le dirigeant qui a «vendu Jérusalem». De fait, les Palestiniens tout comme les opinions publiques du Monde arabe n’attendent rien de cette réunion, pour extraordinaire qu’elle soit de la Ligue arabe qui compte pas moins de huit pays arabes, dont les monarchies du golfe et le Maroc approuvant un accord, qui fait des Palestiniens un peuple dépossédé de sa terre au profit de l’entité sioniste, véritable cancer du Proche -Orient.
Pour rappel, l’Algérie et la Tunisie ont réagi au plan proposé par le Président américain réitérant leur soutien indéfectible à la cause palestinienne. Ainsi, l’Algérie a réaffirmé «son soutien fort et indéfectible à la cause palestinienne et au droit imprescriptible et inaliénable du peuple palestinien frère à l’établissement d’un État indépendant et souverain avec Al-Qods- Est comme capitale», se référant ainsi au plan Fahd. Alger a mis l’accent sur le fait qu’«aucune solution ne saurait être envisagée sans l’association des Palestiniens, notamment quand il s’agit d’une solution contre leurs intérêts». L’Algérie encourage une résolution du conflit israélo-palestinien sur la base du retrait total de l’ensemble des territoires arabes occupés en contrepartie d’une paix dans le cadre de la légitimité internationale et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a souligné le MAE algérien.
De son côté la Tunisie «suit avec inquiétude ce qui a été annoncé concernant l’initiative de l’administration américaine» pour résoudre la cause palestinienne. «La Tunisie exprime avec la plus grande certitude sa solidarité avec le peuple palestinien afin qu’il retrouve tous ses droits légitimes», indique le MAE tunisien. Il met l’accent sur le fait qu’une «paix juste et générale dans cette région du Proche-Orient passe nécessairement par la reconnaissance totale du droit du peuple palestinien à décider de son sort». «Ceci ne peut avoir lieu qu’avec l’instauration d’un État indépendant sur les terres des Palestiniens et avec Al-Qods-Est comme capitale», a souligné le MAE tunisien. Le plan concocté par le beau-fils et conseiller du Président Trump, qui prétend conduire Israéliens et Palestiniens «de la paix à la prospérité», n’a rien d’un plan de paix. Il contredit des accords israélo-palestiniens antérieurs portant sur des éléments essentiels du conflit: les frontières, les implantations, Jérusalem, et la question des réfugiés. Il va à l’encontre de résolutions de l’ONU, et du principe de base selon lequel un règlement du conflit doit être fondé sur la reconnaissance des droits nationaux des deux peuples et sur la coexistence pacifique entre deux États souverains. Il humilie les Palestiniens, et il renforce en Israël la négation de la solution à deux États, la disqualification de l’Autorité palestinienne et de son président, Mahmoud Abbas, en tant que partenaires de négociation. De fait le plan qui consacre la prise en main de l’administration US par les lobbies sionistes s’inscrit dans la suite de diverses mesures américaines: la répudiation d’engagements antérieurs des États-Unis envers une solution à deux États; la reconnaissance de Jérusalem comme capitale du seul État d’Israël, sans prendre en compte l’installation à Jérusalem-Est d’une capitale pour l’État palestinien et sans laisser place à des négociations sur le statut de la ville; les coupes opérées dans le financement des Institutions palestiniennes et des ONG palestiniennes; le soutien à la création, par Israël, d’implantations juives dans les territoires palestiniens. Qui plus est, le plan, annoncé en pleine campagne électorale US et israélienne, permet à I ’entité sioniste d’annexer la vallée du Jourdain et d’étendre sa souveraineté à toutes les implantations des colonies sionistes.
Ce qu’Israël va faire rapidement et équivaudrait à l’annexion d’environ 30% de la Cisjordanie, sans parler d’El Quods ainsi que des zones importantes autour de la ville sainte. Les Palestiniens se verraient offrir un État dans un délai de quatre ans, sous forme de « bantoustans » sous réserve d’une liste de conditions déterminées par les États-Unis et Israël. Un tel État serait dépourvu de souveraineté, sans contrôle sur ses frontières, ses eaux territoriales et la plupart de ses ressources naturelles, et sans capitale à Jérusalem-Est. Les implantations israéliennes continueraient d’être des enclaves au sein d’une telle entité. Ainsi serait actée une occupation sioniste permanente, créant, selon des analystes, la réalité d’un État sioniste unique avec des droits inégaux pour les Palestiniens et un double régime juridique favorisant les Israéliens par rapport à leurs voisins Palestiniens. Un tel plan, « arnaque du siècle », doit être rejeté sans hésitations en premier lieu par l’ensemble des pays arabes et au-delà par toutes les Nations du monde.
Mokhtar Bendib