Dans sa réponse à notre question sur le rôle de la diplomatie algérienne dans le règlement de la crise libyenne, le président de Jil Jadid, invité du Forum du Courrier d’Algérie, se réjouit de voir l’action diplomatique algérienne revenir sur la scène internationale, et le qualifie « de pas positif». «Il est important que l’Algérie reprenne ses outils diplomatiques et qu’elle réapparaisse sur la scène diplomatique internationale », a souligné Djilali. Tout en s’interrogeant sur les raisons à l’origine de l’absence de la diplomatie sur la scène internationale, l’invité du Forum y répond par dire qu’ « alors que l’action diplomatique a été totalement absente depuis 2011, il y a avait eu une volonté de neutraliser le rôle de l’Algérie, notamment sur la crise libyenne », indiquant qu’ « elle avait été neutralisée par le pouvoir algérien (du temps de Bouteflika :Ndlr ), il n’y a pas de doute». C’est pourquoi, dira le chef de Jil Jadid, « il a fallu attendre 2020 pour que la diplomatie algérienne bouge, alors que les conséquences de la crise libyenne sont et ont été gravissimes pour l’Algérie » a-t-il fait remarquer. « N’y a-t-il pas eu réellement une politique promue qui a trahi l’Algérie dans ses intérêts ? » s’interroge Soufiane Djiliali, ou encore, « pourquoi avons-nous laissé le terrain libre ? ». À la question de savoir à qui profite la neutralisation de l’Algérie sur le dossier libyen, Djilali répond : «C’était au profit des pouvoirs étrangers, ceux- là mêmes qui soutenaient le pouvoir algérien », avant de préciser que « tous les régimes autour de nous qui ont un pied dans la crise libyenne avait intérêt à ce que l’Algérie soit neutralisée». Poursuivant, il lance encore : « Comment se fait-il que la diplomatie algérienne devienne maintenant aussi active et aussi rapide ? » C’est que les verrous ont sauté et les connivences du régime Bouteflika sont tombées », ce qui l’amène à indiquer plus loin que « voilà une preuve supplémentaire que le régime Bouteflika étant effondré, il y a quelque chose d’autre qui apparaît maintenant ».
Sur le ballet diplomatique qu’a connu Alger, il affirme que « la Libye est devenue, bien entendu, directement, une zone de danger pour l’Algérie, et qu’il était très bon que l’Algérie essaie de limiter les dégâts» avant d’affirmer que « parce qu’il y a des dégâts qui ont été très largement opérés contre nous ». Il citera à titre d’exemple l’affaire de l’attentat de Tiguentourine, d’où l’importance que l’Algérie « reprenne ses outils diplomatiques et réapparaisse sur la scène diplomatique internationale». Un retour en force de l’action diplomatique algérienne devenu visible « dès qu’elle a exprimé cette volonté, la communauté internationale a eu recours à sa capacité de jouer un rôle sur le dossier libyen » a indiqué l’invité du Forum. Conscient de la complexité de cette crise, conclut d’une réponse : « Est-ce que la crise libyenne va se régler rapidement et dans le bon sens ou pas ? Il faut laisser les choses apparaître», a-t-il répliqué. En tout état de cause, évalue Djilali, «le fait que l’Algérie revient au devant et essaie de limiter les dégâts, c’est déjà un pas positif et une bonne chose pour le pays et sa diplomatie».
Karima Bennour
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