Plus de 24 millions d’électeurs algériens sont appelés à élire, aujourd’hui, le nouveau président de la République parmi les cinq candidats en lice, notamment Azeddine Mihoubi, Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd, Abdelmadjid Tebboune et Abdelkader Bengrina. À l’issue de ce scrutin décisif pour l’avenir de l’Algérie – dans la mesure où le Hirak poursuit toujours ses protestations contre ce rendez-vous- un de ces prétendants devra être porté à la magistrature suprême du pays et succédera ainsi à Abdelaziz Bouteflika.
ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES
Voici dans quel cas un deuxième tour est possible
Pour l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), peu importe le taux de participation lors de la présidentielle d’aujourd’hui, si elle sera légitime et transparente. Cependant, «si aucun des cinq candidats n’aurait obtenu le quorum légal – 50% des suffrages exprimés -, on ira vers un deuxième tour », a indiqué hier, Rachid Berredane, membre de l’ANIE, invité au Forum d’El-Moudjahid. Berredane a, ensuite, présenté les assurances et les garanties de l’ANIE selon lesquelles l’opération électorale d’aujourd’hui sera libre et transparente, soutenant qu’il n’y aura pas de prolongation des horaires de vote (de 8H à 19H). Il a soutenu que l’ANIE a mis en place toute la logistique nécessaire et a déployé ses délégués dans toutes les wilayas et communes. Le responsable de l’ANIE a annoncé que l’Autorité a mis en œuvre une plateforme interactive sur son site internet pour permettre aux citoyens de connaître le taux de participation dans la wilaya. Cette plateforme sera lancée dès ce vendredi.
Interrogé sur l’appréciation de l’ANIE du vote des Algériens à l’étranger, Rachid Berredane a avancé un taux de 6 % -enregistré lors du deuxième jour de vote -, un taux qu’il a dit s’attendre à « augmenter » pour aujourd’hui. Pour lui, « le vote c’est pour l’Algérie, et non pas pour des personnes. Il s’agit de doter l’Algérie de nouvelles Institutions », invitant le Mouvement populaire à garder le caractère pacifique des manifestations de protestation. Par contre, il a souligné qu’un taux de 18 % est enregistré dans l’opération des bureaux de vote itinérants. Toutefois, ce membre de l’ANIE a dénoncé les « tentatives d’empêcher les citoyens à voter à l’étranger », qu’il qualifie d’ « actes de violence et de fascisme ». « C’est vraiment regrettable de la part de citoyens qui vivent dans des pays démocratiques, mais qui tentent d’empêcher des élections dans leur pays », a-t-il regretté. Il a dénoncé, notamment « la passivité des forces de police française dans certaines régions pour empêcher les manifestants à interrompre l’opération de vote » et aussi « l’autorisation de certaines préfectures françaises de tenir des manifestations anti-vote près des centres de vote ». Concernant le mouvement de boycott qui s’intensifie en Kabylie, Rachid Berredane a estimé que cette région « a beaucoup donné à l’Algérie pendant la Guerre de libération. Elle est encore une fois appelée à répondre à son devoir ». « On ne vote pas pour des personnes, mais pour avoir un président élu et légitime », a-t-il souligné. Sur l’affaire de Ali Benflis où un supposé membre de sa campagne électorale est accusé d’espionnage, Rachid Berredane s’est abstenu de tout commentaire, pour une affaire qui relève des compétences de la justice.
Hamid Mecheri