Une démarche d’intégration de l’artisanat traditionnel algérien dans le Réseau international de commerce équitable a été initiée dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a-t-on appris des organisateurs du Forum sur le commerce équitable abrité par la maison de la culture Mouloud-Mammeri.
Rachid Doufene, président de l’association scientifique et écologique Arc-en-ciel a souligné à l’ouverture de la première édition de ce Forum, que la démarche a commencé par l’organisation des trois activités artisanales principales de la wilaya, à savoir la bijouterie, la tapisserie et la poterie en association avec des artisans afin qu’elle puisse créer une coordination et intégrer ce réseau international de commerce équitable et permettre au produit algérien d’être représenté parmi ceux de plus de 150 autres pays qui ont rejoint cette organisation. «Il s’agit d’une nouvelle vision du commerce basée sur la justice, l’équité et le développement durable qui sont des valeurs placées au cœur des structures commerciales, des modèles économiques et des pratiques, afin que chacun, par son travail, puisse conserver des moyens de subsistance décents et dignes et développer pleinement son potentiel», a-t-il souligné. Le commerce équitable qui garantit les droits des producteurs, les bonnes conditions de travail, interdit le travail forcé et celui des enfants, a pour objectif de replacer l’humain et la biodiversité au centre des préoccupations. Il s’appuie sur des chaînes commerciales plus courtes qui favorisent le producteur et lui permet de vivre décemment de son travail, a ajouté ce même organisateur. Il a aussi pour finalité d’assurer une rémunération juste à des petits producteurs (entreprises familiales, coopératives, associations), à travers notamment, des prix négociés et acceptés par l’acheteur et le vendeur dans le cadre d’un dialogue et d’une participation continue, qui assure un salaire équitable aux producteurs, a précisé M. Doufene. De son côté, le vice-président de cette même association et enseignant à l’Université Mouloud-Mammeri, Asla Tarik, qui a modéré une rencontre sur la situation de l’artisanat traditionnel dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a insisté sur l’importance de la labellisation du produit artisanal algérien afin de le protéger sur le marché mondial, dans le cadre d’une démarche solidaire. Le but étant de promouvoir ces métiers manuels et permettre aux artisans de vendre leurs produits dans des circuits de commerce équitable. De son côté, le chef de service artisanat de la direction locale du tourisme et de l’artisanat, Hadid Yamina, qui a présenté une communication sur la relation interdépendante entre l’artisanat et le tourisme, a observé que «les territoires peuvent s’appuyer sur le savoir-faire artisanaux ancestra en tant que ressource spécifique locale pour valoriser et faire émerger une attractivité et une bonne image touristique».
Dans le cadre de ce forum abrité par la maison de la culture Mouloud-Mammeri, une exposition qui se poursuivra jusqu’au 26 de ce mois d’octobre est animé par des artisans bijoutiers potiers et tapissiers. Une démonstration de tissage du tapis d’Ath Hicham est effectuée sur place par une artisane. Des projections vidéo et des ateliers en relation avec le commerce équitable sont aussi au menu de cette manifestation.