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DES MILITANTS DE RAJ PLACÉS SOUS MANDAT DE DEPÔT : La liste des détenus d’opinion s’allonge

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La mobilisation pour la libération des détenus d’opinion du Mouvement du 22 février ne cesse de prendre de l’élan. Hier, au tribunal de Sidi M’hamed, un sit-in a été observé par une centaine de citoyens, en guise de soutien aux deux militants de l’association RAJ, Karim Boutata et Ahcène Kadi arrêté jeudi dernier, à Alger. Malgré cela, ces deux derniers ont été placés en détention provisoire par le juge d’instruction, pour « incitation à l’atteinte à l’intégrité territoriale par diffusion vidéos sur les réseaux sociaux ».
Pour rappel, Karim Boutata a été interpellé, jeudi dernier, au niveau d’une cafétéria près de la rue Abane Ramdane alors que Kadi Ahcè ne l’a été au niveau de la cafétéria Milk Bar, à Alger centre. En parallèle, deux autres détenus d’opinion, en l’occurrence, Oudihat Khaled et Abbiche Djaber, qui sont arrêtés depuis le 21 juin dernier et placés en détention provisoire le 23 juin, ont été présentés devant la chambre d’accusation du tribunal de Sidi M’hamed. Cette instance judiciaire a décidé de maintenir l’ordonnance de la détention provisoire, nous a précisé Me Mouhous Sedik, qui a tenu à dénoncer «  la lenteur des procédures ». « Depuis leur mise sous mandat de dépôt et jusqu’à aujourd’hui, aucune procédure n’a été prise», a signalé l’avocat.
« Ils n’ont été examinés sur le fond de l’affaire qu’hier, soit après plus de trois mois de détention provisoire », a encore regretté l’avocat. Donnant plus de détails à ce sujet, Me Mouhous a signalé qu’Abbiche Djaber avait, dans son sac, le jour de son arrestation, l’emblème berbère avec le drapeau algérien pour le remettre à un ami à son père. Oudihat Khaled (originaire de Béjaïa) venait, quant à lui, manifester à Alger en brandissant des pancartes sur lesquelles il écrivait ses revendications politiques. Ils sont poursuivis pour «atteinte à l’intégrité nationale.» Par ailleurs, l’avocat a précisé que « selon le code des procédures pénales, la détention provisoire ne peut excéder quatre (4) mois ». Ainsi, Oudihat Khaled et Abbiche Djaber ont d’ores et déjà passé plus de trois mois en prison. Toutefois, il a signalé que « lorsqu’il s’avère nécessaire de maintenir l’inculpé en détention, le juge d’instruction peut, après avis motivé du procureur de la République, prolonger par ordonnance motivée la détention provisoire une seule fois pour quatre autres mois encore ».
Recours «abusif» à la détention provisoire
L’avocat et militant des droits de l’Homme, Mouhous Sedik a, par conséquent, dénoncé le «recours abusif» à la détention provisoire. Pour lui, « la détention provisoire est une mesure décidée par le juge d’instruction et consistant à priver une personne, sur laquelle pèse de sérieux indices qu’elle aurait commis une infraction punie d’une peine d’emprisonnement, avant sa comparution éventuelle devant le tribunal correctionnel ou criminel ». Ainsi, il a signalé que « selon le code de procédure pénale, la détention provisoire est une mesure exceptionnelle et ne peut être ordonnée ou maintenue que dans des cas précis ». Donnant plus d’explication sur ces cas, l’avocat a signalé que le juge a recours au mandat de dépôt « lorsque l’inculpé ne possède pas de domicile fixe, ou lorsque la détention provisoire est l’unique moyen de conserver les preuves ou les indices matériels, lorsque l’accusé récidive et peut commettre d’autres crimes ». Par conséquent, il dira que «  ces détenus arrêtés pour avoir brandi l’emblème amazigh ne sont pas de cas exceptionnels». Sur un autre sillage, les avocats ont affirmé qu’ils n’ont pas pu consulter le dossier de Karim Tabbou pour connaître les chefs d’accusations retenus contre lui, ayant poussé le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed à placer le militant en détention provisoire. C’est ce qui a été confirmé, hier, par Me Abdelghani Badi qui a précisé que les « avocats attendent pour pouvoir savoir qu’elles sont les charges retenues contre celui-ci ». À noter que d’autres détenus d’opinion seront présentés, aujourd’hui, également devant le tribunal de Sidi M’hamed. Il s’agit de Leftissi Messaoud et Bilal Bacha. En signe de soutien et d’action à leur libération, un sit-in est prévu le jour même devant ladite juridiction.
Lamia Boufassa

POURSUIVI PAR LE MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
Le procès de Mourad Amiri renvoyé au 6 octobre
Le procès de l’activiste et militant Mourad Amiri poursuivi en justice par le ministère de l’Intérieur, a été reporté au 6 octobre prochain par le juge près du tribunal de Sidi M’hamed, et ce, à la demande du collectif d’avocats de la défense. C’est la troisième fois que ce procès est reporté, après un premier ajournement le 7 juillet dernier, et un second le 22 septembre dernier. Pour rappel, le ministère de l’Intérieur a déposé plainte contre Amiri, qui occupait le poste de technicien principal à la direction générale des télécommunications, au sein de ce département, avant d’être suspendu, pour « insulte, injure et atteinte à corps constitué ». Le ministère lui reproche ses positions politiques favorables au mouvement populaire et pacifique.
Lamia B.

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