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OUYAHIA, LOUKAL ET HAMEL ENTENDUS PAR LA JUSTICE : L’heure des comptes a-t-elle vraiment sonné ?

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Libérée par le mouvement populaire pacifique et «encouragée» par le Chef d’état-major, la Justice algérienne a enclenché une série d’enquêtes contre la corruption à l’encontre de hauts responsables et hommes d’affaires. Le tout dans un contexte où le peuple ne cesse de revendiquer le départ du système politique et des responsables derrière la faillite nationale et auxquels il demande de rendre compte. Ainsi, l’ouverture des grands dossiers de corruption a touché des plus hauts fonctionnaires de l’État. La procédure judiciaire a commencé avec la convocation de quelques-uns en attendant de le faire avec d’autres. Néanmoins, le chemin reste encore long. En effet, affirmant qu’elle ne subit aucune pression et qu’elle travaille dans la sérénité, la Justice algérienne assure qu’elle travaille « doucement, mais sûrement », car, « l’ennemi de la justice c’est la précipitation ». C’est dans cette optique que quelques affaires ont été d’ores et déjà déclenchées. C’est le cas, notamment de la comparution de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, ainsi que l’actuel ministre des Finances, Mohamed Loukal devant le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed. L’ancien Directeur général de la sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel a également comparu devant le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tipasa dans une audience, dans le cadre des enquêtes ouvertes sur des affaires de corruption. En ce sens, l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s’est présenté, avanthier, au tribunal de Sidi M’hamed. Il a été auditionné par le Procureur de la République dans des affaires de «dilapidation des deniers publics», «abus de pouvoir» ou encore «favoritisme et octroie de privilège». Après son audition, la Cour suprême a désigné un de ses magistrats pour entamer une enquête sur l’ex- Premier ministre Ahmed Ouyahia. Par cette procédure, le dossier devrait être immédiatement transféré à cette instance judiciaire. Il faut savoir que la Cour suprême a la mission de vérifier la régularité des décisions de justice par rapport à la loi. Elle peut, soit confirmer la décision, objet du pourvoi en cassation, soit l’infirmer et dans ce cas, renvoyer l’affaire devant la juridiction compétente. Elle a la compétence d’user également du système de privilège de juridiction pour ouvrir une instruction et auditionner les hauts responsables de l’État. Mais celle-ci n’a jamais ouvert des enquêtes en ce sens. L’affaire Ouyahia sera-t-elle la première dans les annales de la justice algérienne ? Seul le temps peut répondre à cette réponse. Pour sa part, le ministre des Finances, Mohamed Loukal, a eu à comparaître lundi devant le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed pour être auditionné dans des affaires de “dilapidation des deniers publics”. La justice avait annoncé, le 20 avril, avoir convoqué Mohamed Loukal en compagnie de l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, sans préciser si elle souhaitait les entendre comme témoins ou suspects. Quant à lui, l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel a comparu, lundi, devant le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tipasa dans une audience, dans le cadre des enquêtes ouvertes sur des affaires de corruption. La cour de Tipasa a ouvert une enquête judiciaire sur des affaires de corruption relatives à « des activités illégales » et « trafic d’influence », a-t-on appris de sources judiciaires. Les ennuis de l’ex-DGSN ne s’arrêtent pas là. En effet, celui-ci devra comparaître aujourd’hui devant le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed, dans l’affaire dite Kamel EL Boucher (Kamel Chikhi). L’affaire qui a ébranlé l’Algérie durant Ramadhan dernier, concerne la saisie par l’armée de 701 kg de cocaïne au port d’Oran. Depuis le début du mouvement populaire pacifique, le 22 février dernier, les ennuis des anciens responsables avec la justice se sont multipliés, bien que la rue juge ces affaires insuffisantes au regard de l’ampleur de la corruption qui a gangréné les institutions de l’État.
Lamia Boufassa

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