La célébration de la fête internationale du Travail, hier, par la mobilisation des milliers de travailleuses et travailleurs, à travers l’Algérie, a été autour de la revendication principale exprimée par le peuple algérien, depuis le 22 février dernier, appelant au changement pacifique du système politique en place. La journée du 1er mai, hier, a été en effet marquée par une imposante mobilisation des travailleurs, à Alger et à travers le pays, pour renouer avec le sens de la Fête des travailleurs, la première qui vient d’être célébrée, au lendemain du début, le 22 févier dernier, du mouvement populaire pacifique, et à la vieille du 11ème vendredi, des marches pacifiques du peuple algérien, dans toutes les wilayas d’Algérie, pour le changement et l’Édification d’un État de droit. La mobilisation, hier, des milliers de travailleurs et syndicalistes, de l’Union Général des Travailleurs Algériens (UGTA) et des autres syndicats autonomes, à travers le pays, a convergé sur une principale revendication; à savoir : le changement du système politique en place. Se fixant ainsi pour objectif, celui pour lequel le peuple est mobilisé, depuis le 22 février dernier, les travailleuses et travailleurs ainsi que leurs syndicats respectifs ont battu le pavé, hier, à travers le pays, dont à la Capitale, Alger, pour réaffirmer qu’ils sont partie prenante de ce mouvement populaire pacifique, qui s’apprête, demain, à tenir son 11ème vendredi, pour réaffirmer sa volonté à aller sur la voie de l’Édification d’un État de droit. Si au niveau du siège de la Centrale syndicale. Ils étaient, hier des milliers à exiger le départ du Patron de l’UGTA, en scandant : «dégage » ou bien «kletou Leblad Ya Serrakine (voleurs, vous avez dilapider le pays,ndlr)» en brandissant l’emblème nationale, ils étaient tout autant travailleurs et syndicalistes des organisation autonomes des travailleurs, au niveau de l’esplanade de la Grande-Poste et Place Audin, pour exprimer cette même revendication, qui a été aussi, la veille, celle de la Communauté universitaire, lors de son mardi hebdomadaire, de ses marches pacifiques, dans les villes du pays. Comme ce fut le cas, avec les Étudiants, mardi dernier, au niveau de la Grande- Poste, la répression a été, encore une fois, au rendez-vous hier, entre la Placette de 1er mai, rue Hassiba vers l’esplanade de la Grande- Poste, lieux quadrillés, très tôt le matin, par un service de sécurité impressionnant, alors comme le criait, hier, un des travailleurs au 1er mai, «nous sommes ici pour marcher pacifiquement vers la Grande-Poste, c’est notre journée, comme celle des autres travailleurs dans le monde», lance-t-il. Nous sommes le moteur du pays, poursuit un travailleur, «ils nous gazent avec leur bombes lacrymogènes, c’est inacceptable et condamnable, nous sommes les descendants d’Aïssat Idir, nous voulons édifier un État de Droit» tient-il à souligner. Observant hier, un sitin, devant le siège de la Centrale de l’UGTA, Les travailleurs, affiliés à la plus grande organisation syndicale, ont réaffirmé leur détermination à se réapproprier le syndicat qui durant le règne de Sidi Saïd, a oeuvré à applaudir les mesures qui ont été les plus dures et contraignantes non seulement pour le travailleur mais aussi pour l’entreprise algérienne du secteur public, dont la majorité, privée de la force syndicale de ses travailleurs, ont sombré dans la mauvaise gestion, pour être bradé, ensuite, à des privés, à des prix dérisoires, largement en dessous de leur valeur. Outre les conditions de travail qui, au fil du temps, la direction de l’UGTA, et à sa tête sidi-Saïd, a contribué, notamment dans le cadre des différentes rencontres de la Tripartite, à les rendre encore plus précaires, sans compter, l’absence de toute perspective de création de syndicat dans le secteur privé, où les conditions et les droits des travailleurs ne sont pas une priorité. En exigeant, hier encore, le départ de son Secrétaire général, Sidi Saïd, les travailleurs et les syndicalistes de base de l’UGTA, en sit-in, hier, ne comptent pas attendre la tenue du Congrès, pour voir leur objectif atteint. Dans le sillage de l’Édification de l’État de droit, ils comptent bien peser sur la scène nationale, en jouant un rôle. De leurs côté les syndicats autonomes, en tentant, hier de battre le pavé, de la Place du 1er Mai vers la Grande-Poste, en passant par la Rue Hassiba Benbouali, puis Boulevard Amirouche, ont voulu montré, autant leur présence active au sein du mouvement populaire pacifique, en empruntant le trajet de la mobilisation des vendredis, que leur adhésion à ce mouvement. Hier, la contestation des travailleurs, en général et la mobilisation de l’ensemble des syndicats, autonomes et UGTA, ont montré fortement et amplement, que le mouvement pour le changement pacifique du système politique se poursuit et ne faiblit pas, en battant le pavé, hier, à l’occasion de la fête internationale du travail, deux jours avant, que le peuple batte le pavé, durant son 11ème vendredi de mobilisation pacifique à travers le pays.
Karima Bennour