Le maréchal khalifa Haftar continue de maintenir le cap de son offensive militaire contre Tripoli, capitale libyenne, où siège le Gouvernement d’union nationale libyen, de Fayez Serraj, lequel est soutenu par la Communauté internationale.
Une opération militaire qui a fait fuir plus de 2000 libyens de Tripoli, un chiffre qui ne cesse de s’élever après les frappes aériennes auxquelles a eu recours le patron de l’ANL, Haftar, qui bénéficie de soutiens étrangers, dont la France, les Emirats arabes unis, et l’Arabie saoudite. En parallèle, à la situation de guerre dans un chaos installé, depuis plus de huit ans après l’intervention de l’Otan en Libye, les forces armées du palais royal marocain se lancent dans des exercices militaires, les premièrs du genre, dans la partie est du Maroc. Deux nouvelles donnes qui se sont invitées simultanément sur la scène maghrébine, dont son opinion, notamment populaire, suit de très près, avec admiration et respect, comme partout dans le monde, le mouvement populaire citoyen, entamé le 22 février dernier, par des expressions et des moyens pacifiques, pour le changement du système politique en place, en Algérie, en vue de l’édification d’un État de droit. Après avoir œuvré à exporter la démocratie dans des pays à travers le monde, par des actions militaires, interventions et des guerres contre des peuples et des États, Afghanistan, Irak, des pays de l’Est de l’Europe, Yémen, Syrie, Libye, les pays occidentaux membres de l’Otan ont engendré mort et chaos.
Alors que depuis plus de huit ans, après l’accélération de l’effondrement des Institutions en Libye, par l’intervention de l’Otan sous couvert d’une action humanitaire, le chaos régnant n’a pas été pour remettre en cause fondamentalement leurs intérêts collectifs et respectifs, lesquels se sont au contraire multipliés et consolidés.
Pour notre voisin de l’Est, l’Algérie n’ayant pas cessé d’appeler et consentir des efforts, pour l’avènement d’un dialogue politique entre libyens, pour dégager la solution à même de prémunir la Libye, du pire scénario qui la guette, lequel appel a été notamment celui d’autres pays, dont les membres de l’Union africaine, l’Institution onusienne et ceux composant les Brics, les ingérences et les interférences de pays membres de l’Otan et leurs alliés, dont les Émirats arabes unis, nourrissaient les divergences et continuent d’être les principaux acteurs invisibles sur la scène libyenne. La montée d’un cran des tensions en Libye, ces derniers jours, se manifestant par des actions de guerre lancées par Khalifa Haftar, suivies de la riposte de Fayez Serradj, outre qu’elle enfonce le peuple libyen et le prive de toute perspective de sortie de crise, met la région sous pression et risque de menaces importantes, dont l’afflux davantage de terroristes de retour des zones de conflits, un grand nombre d’origine européenne, dont les pays, surtout ceux de l’UE, refusent de les rapatrier.
Récemment huit terroristes marocains ont été rapatriés mi-mars dernier par les autorités marocaines, et le dernier comptage de ces dernières, dont le patron du Bureau central des investigations judiciaires, révèle 2.300 marocains terroristes ayant été dans les zones de combat, Syrie et Irak, dont 1.500 d’entre eux se sont installés en Syrie et avaient rejoint non seulement Daech mais d’autres groupes terroristes régionaux tels Harakat Cham Al Islam ou encore Jabhat Al Nosra. Un chiffre inquiétant, non seulement pour le peuple marocain, mais aussi les pays voisins dont l’Algérie, dont l’armée est depuis ces dernières années, mobilisée, sur ses frontières pour prémunir le pays de tout risque d’intrusion de groupes terroristes ou autres.
Et comme la politique de Rabat en direction de la région est la traduction, des stratégies adoptées par les pays occidentaux, principalement la France, l’ex-puissance coloniale en Afrique, dont notre région, il est à s’interroger sur le timing des exercices militaires lancés dimanche dernier par les forces armées royales, soit au lendemain de ce que le SG de l’ONU, Guterres, a qualifié de « violations » des accords de l’ONU de cessez le feu, en 1991, entre Rabat et le Front Polisario, lesquelles violations mettent à mal le processus de négociations en cours de l’envoyé onusien pour le Sahara occidental, Horst Köhler.
Aussi, sur un autre plan, les exercices militaires se tiennent, faut –il le noter, pour la première fois, dans cette région de l’Est du Maroc, au lendemain de la condamnation à 20 ans de prison du militant et leader du mouvement citoyen du Rif marocain.
Quand bien même, par ces manœuvres d’exercices militaires des forces du Palais royal, celui-ci espère envoyer des messages à son voisin de l’Est, pensant que la crise politique à laquelle est confronté le pays, constitue, pour Rabat ou d’autres «une opportunité» comme l’a souligné, Abdelaziz Medjahed, invité, hier, du Forum du Courrier d’Algérie, le général-major à la retraite, leur dira qu’«ils se trompent sur toute la ligne» . Depuis le 22 février dernier, le mouvement populaire pacifique n’a de cesse en effet, de lancer ses messages à l’adresse de l’extérieur, à travers ses slogans, «pas d’ingérence étrangère» «ni la France, ni Washington», en brandissant les drapeaux, algérien et de la palestine haut, ce qui est un message fort à l’adresse de l’occupant israélien et ses soutiens, outre un slogan phare « djeïch chaâb khawa Khawa (l’Armée et le peuple, des frères:NDLR).
Karima Bennour