Par 329 voix contre 302, les députés britanniques ont voté lundi soir un amendement leur permettant d’influer sur le processus du Brexit.
Encore une mauvaise nouvelle pour Theresa May. Lundi 25 mars, dans la soirée, les députés britanniques ont voté un amendement leur permettant d’influer sur le processus du Brexit, infligeant un nouveau camouflet au gouvernement. La Première ministre ayant répété y être opposée. Mardi matin, dans les journaux, Theresa May en prend pour son grade. La Première ministre est « humiliée par une rébellion chez les tories, tandis que le gouvernement se prépare à des élections anticipées », écrivait le Times (conservateur). The Sun, quotidien populaire pro-Brexit, parle lui d’« humiliation pour Theresa May qui perd le contrôle du Brexit au profit de députés remainers » (qui veulent rester dans l’UE).
L’amendement, adopté par 329 voix, contre 302, leur permet d’organiser mercredi une série de votes indicatifs sur la forme que doit prendre le Brexit : maintien dans le marché unique, nouveau référendum, voire annulation de la sortie de l’UE. Ce vote intervient alors que Theresa May cherche des soutiens pour faire voter son accord de divorce négocié avec Bruxelles, déjà massivement rejeté par deux fois par les députés, mais dont dépend une sortie ordonnée de l’Union européenne le 22 mai.
Le gouvernement joue « à la roulette » avec « la vie de notre peuple »
Trois secrétaires d’État du gouvernement de Theresa May ont démissionné lundi soir en désaccord avec sa stratégie sur la sortie de l’UE, lors d’une soirée dramatique qui a vu le Parlement britannique voter pour reprendre le contrôle de l’agenda du Brexit. Il s’agit de Richard Harrington (Industrie), Alister Burt (Affaires étrangères) et Steve Brine (Santé). Dans sa lettre de démission, Richard Harrington reproche au gouvernement de jouer « à la roulette » avec « les vies et les moyens de subsistance de la grande majorité de notre peuple » du fait de son « échec à garantir un accord » de sortie.
«Cet amendement renverse l’équilibre entre nos institutions démocratiques et crée un dangereux et imprévisible précédent pour le futur », a réagi un porte-parole du ministère chargé du Brexit. Avant d’appeler le Parlement à « définir les prochaines étapes » avec « réalisme : toute option envisagée doit être réalisable dans le cadre de négociations avec l’UE », a-t-il souligné.
Ce vote et ces démissions accentuent la crise politique que traverse le pays, avec une Première ministre qui a perdu toute autorité et le contrôle du Brexit, et semble proche de la sortie.