Depuis dimanche et suite à des appels anonymes à la grève générale, les écoles des trois paliers éducatifs sont totalement paralysées. Alors que les enseignants et les chefs d’établissements se sont désengagés de leurs responsabilités, les élèves et en l’absence d’autorité parentale, ont investi les rues afin de prendre part, eux aussi, au mouvement populaire contre la candidature du président sortant à un cinquième mandat.
C’est sans doute, le fait le plus marquant de ce début de semaine. La grève générale, ayant touché plusieurs secteurs, n’a pas épargné celui de l’éducation nationale, à l’origine d’une grosse anarchie perpétrée avec la complicité des enseignants et des directeurs d’écoles, mais également de celle des parents. Depuis dimanche 10 mars, des lycéens, des collégiens et même des élèves du primaire ne cessent d’investir les rues et d’organiser des défilés, pour contester le cinquième mandat, et ce, au milieu même des routes sans mesurer les risques et les dangers face auxquels ils se mettent. Face à cette situation, la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghabrit, a appelé à placer l’école de l’Algérie au-dessus de toute considération, qualifiant la sortie des élèves à la rue, au niveau de la capitale et plusieurs wilayas, de dangereuse. « Nous avons tous le devoir moral, l’obligation et la responsabilité de protéger notre école, donc de protéger nos élèves, de protéger nos enfants », a écrit la ministre sur sa page Facebook. « L’école, parce que gratuite et obligatoire est l’école du peuple », a ajouté Benghabrit, appelant tout un chacun à préserver l’école de tout acte voulu ou non voulu de la surpolitisation et de l’instrumentalisation. De son côté, la directrice centrale de l’évaluation et de la prospective au ministère de l’éducation, Samia Mezaïb a estimé hier, que la préservation de l’école et sa protection contre les différents courants politiques et idéologiques relève de la responsabilité de tous, appelant à la vigilance du fait d’une atmosphère délicate prévalant au sein de la société algérienne. S’exprimant sur la sortie des élèves des cycles moyen et secondaire dans la rue pour manifester dans le sillage des marches populaires, Mezaïb a qualifié cela de dangereux car ces élèves sont mineurs et doivent être encadrés. Affirmant que les écoles sont ouvertes et que les élèves doivent être à l’intérieur de ces établissements, cette responsable a fait observer qu’il y a une situation confuse d’où l’obligation de faire montre de vigilance et de protéger l’école. Par ailleurs, Mezaïb a tenu à démentir les rumeurs faisant état du report des examens de fin d’année, affirmant qu’ils se dérouleront aux dates déjà fixées et communiquées par le ministère de l’éducation nationale.
Ania Nait Chalal