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Des signes avant-coureurs qui ne laissent pas l’ombre d’un doute : La tension monte de plusieurs crans entre Alger et Paris

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L’honneur fait en France aux harkis, les déclarations pleines d’hostilité de l’ancien patron de la DGSE, Bernard Bajolet, le retrait des sentinelles près des représentations officielles algériennes en France (motivant très vite l’application du principe de réciprocité par Alger), et même la visite d’État de la chancelière allemande, Angela Merkel, cœur battant de l’Europe, tout est à lier pour apprécier le coup de froid qui s’est abattu subrepticement sur les relations franco-algériennes.

Pourtant, il y a à peine quelques jours, les déclarations du président français Macron laissaient entrevoir le meilleur, avec notamment la reconnaissance officielle de l’assassinat de Maurice Audin, militant communiste pro-FLN, ainsi que de la torture systématique durant l’époque coloniale. Mais juste après, les choses se sont précipitées. Dans le mauvais sens. Trois évènements auraient altéré le climat apaisé entre l’Algérie et la France, notamment lorsque la seconde a décidé de retirer ses dispositifs de sécurité déployés devant l’ambassade, les consulats, les instituts et centres culturels algériens en France.
Une décision surprenante qui n’a pas été du goût d’Alger et la réponse n’a pas tardé à venir. En effet, la réaction algérienne s’inscrit, selon des observateurs, dans le cadre du « principe de réciprocité » car les autorités françaises n’auraient pas répondu favorablement à la demande formulée par les autorités algériennes ayant réclamé davantage de sécurité devant l’ambassade d’Algérie à Paris. Aussi, le retrait des agents de sécurité des instances françaises en Algérie, renseigne d’un début de crise, ou pour le moins, que le courant ne semble pas passer entre les deux parties. Le deuxième évènement, qui n’est pas des moindres, fut l’hommage réservé vendredi par le président français, Emmanuel Macron à un groupe de «harkis», ces Algériens supplétifs de l’armée française pendant la Guerre de libération. Le président français allant même jusqu’à signer un décret présidentiel portant promotion de six anciens harkis au grade de chevalier de la Légion d’honneur, quatre personnes au grade d’officier de l’ordre national du Mérite et quinze autres au grade de chevalier du même ordre.
Même si les autorités algériennes considèrent que la question des harkis est exclusivement française, ceux qui ont servi la France entre 1954-1962 ayant eux-mêmes choisi leur camp et rompu, de ce fait, tout lien avec leur pays d’origine, le geste français était inopportun, et somme toute, provocateur.
Le troisième évènement qui a fait du bruit fut l’interview livré au Figaro par l’ancien ambassadeur de France en Algérie et ancien patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet dans laquelle il lacère le pouvoir à griffes crochues.
S’il est vrai que Bajolet n’occupe aucun poste officiel, Alger estime que ces piques synchronisées ne sont pas anodines et doivent bien signifier quelque chose.
I.M. Amine

OULD ABBÈS RÉPOND À BAJOLET :
«Bouteflika dirige le pays en maestro»
La réaction du FLN aux allégations de l’ancien ambassadeur de France, Bernard Bajolet, aura été rapide. C’est signé Djamel Ould Abbès, le secrétaire général du FLN, qui a rencontré hier, les mouhafedhs du parti à l’hôtel Mouflon d’Or à Alger. Pour Ould Abbès, qui a répondu sans en avoir l’air,  «le président Bouteflika dirige le pays comme un maestro». Des propos vite traduits comme une réponse à l’ancien diplomate français à propos de l’état de santé du président Bouteflika. Mardi dernier, Djamel Ould Abbès avait saisi la visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Algérie et sa rencontre avec le président Bouteflika pour réitérer que ce dernier se portait bien.
«Vous avez vu comment la chancelière allemande hochait la tête en écoutant le président Bouteflika. Nous avons un grand président que tout le monde écoute», avait indiqué le chef du FLN.
R.S.

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