En prévision de l’élection du futur président de la Tunisie, le 15 septembre prochain, l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) n’a pas tardé dans son travail, à élaborer la liste des candidats retenus pour le scrutin présidentiel, informant les votants que sur les 98 candidats, seuls 31 candidats seront de la course vers le Palais de Carthage.
Les trente et un candidats retenus par l’ISIE, après une opération de vérification des dossiers, onze ont été parrainés par des élus et les 20 autres ont réussi à avoir le parrainage des citoyens, alors que 66 autres dossiers ont reçu un niet, faute de parrainages. Les poids lourds de ce rendez-vous électoral qui a vu sa date avancée, au 15 septembre prochain, après le décès du président tunisien Béji Caïd Essebsi ont pu décrocher sans difficultés les parrainages d’élus et d’autres de citoyens. Il s’agit du chef du gouvernement, Youssef Chahed, du vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Abdelfattah Mourou, du chef du parti MachrouTounès (le projet de Tunisie :NDLR) , Mohsen Marzouk, de la présidente du parti Amal Tounès, Salma Elloumi, du président du parti Courant démocratique, Mohamed Abbou, le patron de Nessma TV, Nabil Karoui, le président du parti KalbTounès (cœur de Tunisie : NDLR) ) ainsi du député démocrate Mongi Rahoui, après avoir eu le parrainage, de dix députés, selon la loi électorale tunisienne, laquelle fixe le parrainage des citoyens à 10 000 au moins. Notons que la candidature du vice-président du parti islamiste de Rachid Elghenouchi à la présidentielle tunisienne, Abdelfatah Mourou, a déposé son dossier de candidature, le 9 août dernier, dernier jour de l’opération, comme ce fut aussi le cas, de Youcef Chahed, Selma Oulloumiet Mohsen Marzouk. En l’absence du candidat du parti NidaaTounès (La Voix de Tunisie :NDLR) , quatre des candidats précités, à savoir, Youssef Chahed, Mohsen Marzouk, Salma Elloumi et le patron de Nessma TV, Nabil Karaoui ont réussi à avoir sans difficultés le parrainage de dix députés, alors que le candidat Abdelfatah Mourou, l’un des leaders du parti islamiste Ennahda a bénéficié du soutien de son parti. Concernant les autres candidats, dont l’ex-candidat à la présidentielle tunisienne, classé, 3ème, après Essebsi et Merzouki, qui ont disputé le deuxième tour, et donné Essebsi président de la République tunisienne, HammaHammami, dirigeant du Front Populaire, celui-ci a présenté sa candidature appuyée par le parrainage de 10.000 citoyens. Aussi, il a été de même de l’ex minsitre de la Défense, qui dès l’annonce de sa démission de l’exécutif, il avait annoncé sa candidature à la présidentielle tunisienne, et son dossier a été accompagné par le parrainage de 10.000 citoyens comme c’est le cas également pour l’ex-président tunisien, Abdelkrim Zebidi. La prochaine présidentielle tunisienne bien avant le jour j est sous la loupe du peuple tunisien en général et des électeurs en particulier, en plus des yeux du monde, vu que nul n’ignore que c’est la deuxième présidentielle qui se tient, après la Révolution de janvier 2011, dans ce pays, laquelle connaît pour la première fois un candidat du parti islamiste de Ghenouchi, lequel lors de la précédente élection a choisi de ne pas présenter un candidat, préférant une posture tactique, entre le soutien non annoncé à son allié, lors de la transition dans ce pays, Youcef Merzouki.
À cette présidentielle qui s’annonce décisive pour l’avenir de ce pays, le parti islamiste de Ghenouchi face aux choix de présenter son propre candidat et le soutien à Youcef Chahed, le majlesse choura a fini par trancher sur les deux positions qui se manifestaient au sein d’Ennahda, en décidant de la candidature de son vice-président, Abdelfatah Mourou, alors que selon les médias locaux, Rachid Ghenouchi se penchait pour le soutien de la candidature de Youcef Chahed, à la présidentielle tunisienne du 15 septembre prochain. Pour les observateurs de la scène politique tunisienne, des 31 candidats retenus pour la course vers le Palais de Carthage, quatre parmi eux imposeront le rythme de cette présidentielle, tout au long de son processus, à savoir, Chahed,Zebidi, Mourou et Hammami. Le résultat final impactera d’une manière considérable sur la suite de l’actualité politique et même institutionnelle dans ce pays, lequel verra, faut –il le rappeler, le scrutin législatif se tenir, le mois d’ après le rendez-vous électoral de septembre prochain, sur fond de la place qu’occupera le parti islamiste de Ghenouchi, au terme de la présidentielle et des législatives dans ce pays, d’autant plus que c’est pour la premiere fois, qu’Ennahda présente un candidat, celui d’un de ses leaders, Abdelfatah Mourou.
Karima Bennour