Les participants à la 26e Conférence interparlementaire « Paix et liberté pour le peuple sahraoui », qui s’est tenue à La Rioja, en Espagne, ont appelé à élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental et exigé la fin de l’occupation marocaine, par la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, selon la légalité internationale.
Dans une Déclaration sanctionnant les travaux de la conférence, les représentants des Assemblées législatives régionales de tout le pays (Espagne), réunis les 6 et 7 mai derniers, au Parlement de La Rioja, ont renouvelé leur engagement en faveur de la cause sahraouie et l’indépendance du Sahara occidental. Une rencontre interparlementaire de soutien à la lutte du peuple sahraoui et au droit international, s’agissant de la dernière question de décolonisation en Afrique qui, par sa tenue en Espagne, en est notamment, non seulement un rappel à l’ordre, au premier ministre, Pedro Sanchez, après celui de l’opinion espagnole, à corriger le revirement de Madrid par son alignement à la posture de l’occupant marocain, visant à faire perdurer l’occupation des territoires sahraouis, via le plan d’autonomie proposé par Rabat. Les signataires de la Déclaration n’ont pas manqué d’exprimer leur « désaccord et opposition » concernant le revirement de position de Pedro Sanchez précité, posture du Premier ministre espagnol, sur le Sahara occidental, qu’ils qualifient de « radical ». Conscients de la responsabilité historique, juridique et politique de l’État espagnol quant à la situation au Sahara occidental, les élus régionaux réitèrent l’appel, au Gouvernement espagnol, afin qu’il exige du Maroc « le respect scrupuleux des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et la cessation des violations des droits de l’homme dont est victime la population sahraouie ». Pour les députés participants à la 26ème Conférence internationale de soutien au combat libérateur du peuple sahraoui, la situation des droits de l’homme dans les territoires encore sous occupation marocaine est « grave et déplorable » affirment-ils dans la déclaration finale sanctionnant leur travaux, dans laquelle ils demandent « d’élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés ». Réaffirmant, à cette occasion, que « le Front Polisario est le représentant légitime et unique du peuple sahraoui, tel que reconnu par l’ONU et la communauté internationale », les parlementaires ont souligné que « la présence marocaine au Sahara occidental est illégale », un système politique colonial, aux « effets juridiques ou politiques portant atteinte au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ». Ils ont demandé, au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, « de procéder à la nomination d’un rapporteur des droits de l’homme pour le Sahara occidental ». L’autre volet abordé par les parlementaires, lors de leurs travaux, a porté sur la dilapidation des ressources naturelles du peuple sahraoui, par le Maroc et ses soutiens à sa colonisation au Sahara occidental, notamment via les Accords entre Rabat et l’Union européenne, que la Cour de justice de l’UE (CJUE) a rendu caducs en raison de leur illégalité et exige à l’UE et ses pays membres de ne pas inclure le Sahara occidental, dans leurs accords avec le Maroc. Soulignant, dans le document final, qu’ils appellent « l’Espagne et l’Union européenne a engager des négociations avec le Front Polisario afin d’établir les relations commerciales et économiques appropriées », les députés rappellent aux dirigeants européens que « le Sahara occidental est un territoire non autonome, soumis au droit international, qui n’a jamais appartenu au Royaume du Maroc » et par conséquent, poursuivent-ils, « nous exigeons que le Maroc mette un terme à son occupation illégale du Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination ». Ajoutant qu’ils continueront de prendre en compte comme « référence » l’ordonnance de la Haute Cour nationale qui considère que « l’Espagne continuait d’être la puissance administrante de jure sur le territoire du Sahara occidental ». Ils appellent les Nations unies à « promouvoir, sans plus tarder, une solution juste et définitive au conflit au Sahara occidental, solution qui passe par la mise en œuvre du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui », à travers, précisent-ils, « la tenue d’un référendum », comme le stipule le Droit international et le mandat de la Minurso.
Karima Bennour
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