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2024, UNE ANNÉE TRAGIQUE POUR LES JOURNALISTES PALESTINIENS : Ces voix de la vérité étouffées à Ghaza

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Les journalistes palestiniens ont clôturé l’année 2024, l’une des plus meurtrières de leur histoire, après avoir été ciblés par les forces d’occupation israéliennes à travers des assassinats et des massacres dans la bande de Ghaza.
Le nombre de journalistes martyrs a frôlé les 200, et les appels à une intervention internationale pour leur protection et celle des médias, que les Israéliens tentent de réduire au silence, se multiplient. L’intensité des attaques israéliennes contre les journalistes à Ghaza n’a pas diminué en 2024. L’année s’est terminée par une nouvelle série d’assassinats visant des journalistes de la région. Il est devenu évident que les forces israéliennes cherchaient à étouffer la voix des médias, empêchant la diffusion de la vérité sur ce qui se passe dans le territoire, alors que les condamnations internationales à l’égard d’Israël s’amplifiaient.
L’Organisation arabe des droits de l’Homme en Grande Bretagne a déclaré que le nombre de journalistes martyrs durant la guerre d’extermination israélienne contre Ghaza avait atteint 196. Ces journalistes travaillaient pour divers médias visuels, audios et écrits, et l’organisation a publié une liste complète de leurs noms. Au cours du dernier mois de l’année 2024, les forces d’occupation ont assassiné le photographe de la chaîne « Al-Jazeera », Ahmad Bakar Al-Louh (39 ans), dans une frappe aérienne visant un site de la défense civile à Al-Nusseïrat, au centre de Ghaza, le dimanche 15 décembre. Cet assassinat a eu lieu après qu’Al-Louh ait échappé à plusieurs précédentes tentatives de ciblage, dont le bombardement de sa maison et des blessures lors d’une frappe israélienne le 10 décembre 2023, ainsi qu’une autre blessure le 12 avril 2024. La chaîne Al Jazeera a condamné cet assassinat, exprimant ses condoléances à la famille du journaliste et appelant les organisations des droits humains et des médias à dénoncer la poursuite des meurtres de journalistes par Israël et à faire en sorte que les responsables soient traduits en justice. L’assassinat de Louh est intervenu alors que le premier anniversaire de la mort du journaliste Samer Abu Daqa, ainsi que des blessures du journaliste Wael Al-Dahdouh, coïncidait avec celui de la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée en 2022 à Jénine, en Cisjordanie occupée. Le 13 décembre, à peine deux jours avant la mort d’Al-Louh, les forces israéliennes ont tué la journaliste Imane Al-Shanti, qui a péri avec son mari et ses trois enfants dans un massacre ciblant leur maison, réduite en décombres. Al-Shanti, âgée de 36 ans, était animatrice et présentatrice de programmes à la radio « Sawt Al-Aqsa ». Avant sa mort, elle avait écrit sur son compte Facebook : « Est-ce qu’on est encore vivants? Que Dieu bénisse les martyrs. »
La même période a vu l’assassinat de Mohamed Hamed Balousha, journaliste de la chaîne « Al-Mashhad », et de Mohamed Jaber Al-Qareenawi, rédacteur à l’agence de presse « Sand News ». L’Émir du Qatar, Cheïkh Tamim bin Hamad Al-Thani, a honoré plusieurs journalistes lors du « Forum de Doha », en décembre 2024, parmi lesquels Wael Al-Dahdouh, correspondant de « Al-Jazeera » à Ghaza, qui avait survécu à plusieurs tentatives d’assassinat, ainsi que le photographe indépendant Moâtaz Azayza, qui s’était réfugié au Qatar après avoir quitté Ghaza en raison des attaques israéliennes. Lors de la séance d’ouverture du Forum, l’Émir a rendu hommage aux journalistes qui ont payé un lourd tribut pour avoir rapporté la vérité dans des zones de conflit, soulignant leur rôle crucial dans l’information du monde. Les journalistes de Ghaza ont reçu des distinctions internationales pour leur courage et leur ténacité dans des conditions extrêmement dangereuses. L’Organisation Amnesty International a remis ses prix des défenseurs des droits humains à des journalistes palestiniens tels qu’Anas Al-Sharif, Bisan Awda, Bilistia Al-Akkad et Ahmed Shihab Al-Din, tous travaillant à Ghaza. Amnesty a souligné que la « génocide en cours à Ghaza a coûté la vie à 138 journalistes et travailleurs des médias », notant que l’attaque délibérée des journalistes par les forces israéliennes constitue un crime de guerre en vertu du droit international. Malgré ces violations flagrantes, aucun responsable israélien n’a été poursuivi, et les meurtres de journalistes continuent d’être impunis. Le bureau gouvernemental de Ghaza a condamné l’attaque contre les journalistes et a imputé la responsabilité de ces crimes aux États-Unis, Israël et leurs alliés, notamment le Royaume-Uni, l’Allemagne, et la France. Il a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ce génocide et traduire en justice les responsables israéliens. Le Forum des journalistes palestiniens a également dénoncé le silence international et l’incapacité de protéger les journalistes palestiniens, insistant sur le droit des journalistes à exercer leur métier conformément aux lois internationales et aux conventions humanitaires.
M. Seghilani

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