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193 VICTIMES DE LA FAMINE ET 138 TUÉS EN 24H PAR LES BOMBES : Ghaza meurt de faim et de feu

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La bande de Ghaza continue de sombrer dans une tragédie humaine d’une ampleur sans précédent, dans l’indifférence glaciale de la communauté internationale.
Tandis que les frappes sionistes font tomber quotidiennement des dizaines de victimes, la famine orchestrée tue en silence, laissant derrière elle des corps d’enfants affamés et des familles désespérées. En l’espace de 24 heures seulement, 138 Palestiniens ont été tués et 771 blessés dans des attaques israéliennes, selon le rapport quotidien publié par le ministère de la Santé à Ghaza. Ces chiffres portent à 61 158 le nombre total de martyrs depuis le 7 octobre 2023, date du déclenchement de l’agression génocidaire contre la population de l’enclave palestinienne, et à plus de 151 000 le nombre de blessés. À cette hécatombe s’ajoute une autre, plus lente, plus sournoise, mais tout aussi létale : celle de la famine. Cinq nouvelles personnes, dont plusieurs enfants, ont succombé à la malnutrition au cours de la même période de 24 heures, portant à 193 le nombre de victimes de la famine et de la dénutrition à Ghaza depuis le début du siège, parmi lesquelles figurent 96 enfants. Ces morts de la faim ne sont pas des accidents. Elles sont le fruit d’un blocus hermétique imposé par l’entité sioniste, qui empêche systématiquement l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones les plus durement touchées, là où les enfants survivent à peine avec un morceau de pain tous les deux jours, là où les malades meurent faute de traitement, là où les mères doivent choisir quel enfant nourrir.

Chaos humanitaire
La situation humanitaire est aujourd’hui catastrophique, selon l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Dans un communiqué glaçant, elle affirme recevoir chaque jour des « messages de faim désespérés » de ses propres employés dans le territoire assiégé. L’organisation parle d’un niveau de souffrance inédit, où la malnutrition devient la norme, où un enfant sur cinq à Ghaza souffre déjà d’un déficit nutritionnel critique, et où le moindre retard de livraison d’aide se traduit par des morts évitables. Philippe Lazzarini, le commissaire général de l’UNRWA, a alerté sur la gravité de la crise. La majorité des enfants que ses équipes rencontrent sont dans un état de maigreur extrême, souffrant de carences sévères, et risquent la mort si une prise en charge immédiate ne leur est pas assurée. Il rappelle que cette détresse ne touche pas seulement les enfants, mais aussi les médecins, les secouristes et les humanitaires, qui œuvrent chaque jour dans des conditions infernales pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être. L’inacceptable ne s’arrête pas là. Mardi soir, au centre de la bande de Ghaza, une camionnette de distribution de nourriture s’est renversée sur une foule de personnes affamées venues chercher un colis de survie. Le bilan est terrible : 20 morts et des dizaines de blessés. Mais au-delà de l’accident, c’est une stratégie de terreur organisée qui se dessine. Selon le Bureau de presse gouvernemental de Ghaza, l’occupation sioniste aurait sciemment contraint le camion à emprunter un itinéraire dangereux, déjà ciblé par des bombardements et non sécurisé, rendant inévitable le drame. Cette manœuvre, dénoncée comme relevant d’une « ingénierie de la faim et du chaos », vise à semer la confusion, à exposer les civils à des tragédies puis à en rejeter la responsabilité.

L’acheminement de l’aide saboté
Le Bureau accuse l’occupant de saboter l’acheminement des aides, de contraindre les conducteurs à passer par des zones à haute densité civile, où des dizaines de milliers de Palestiniens, poussés à bout par la faim, attendent depuis des jours le moindre colis alimentaire. Ces scènes de désespoir, de pillages spontanés, de bousculades meurtrières, ne sont pas des conséquences inattendues, mais bien des éléments d’un système de punition collective parfaitement planifié. L’entité sioniste empêche ainsi non seulement l’accès à la nourriture, mais transforme chaque tentative d’en distribuer en potentiel piège mortel. La violence directe n’est pas en reste. La Défense civile palestinienne a rapporté qu’au moins 68 Palestiniens ont été tués mardi par des tirs de l’occupation alors qu’ils attendaient de l’aide. À Khan Younès, 30 personnes ont été abattues près d’un centre de distribution. À Zikim, dans le nord de Ghaza, 20 autres ont été tuées et une centaine blessées. À Ghaza-ville même, 6 personnes ont perdu la vie et 21 ont été blessées dans une nouvelle attaque contre une file d’attente d’aide humanitaire. Tous étaient des civils. Tous attendaient du pain. Aucun ne représentait une menace. À l’échelle internationale, quelques voix tentent de briser le mur de l’indifférence. En France, les députés Thomas Portes et Alma Dufour de La France Insoumise ont récemment lancé le « Réseau des Élus pour la Palestine », appelant les élus de tous niveaux à agir face à ce qu’ils qualifient de génocide en cours. Leur initiative vise à contrebalancer l’inaction des autorités françaises et le silence assourdissant d’une grande partie de la classe politique. Dans leur déclaration, ils dénoncent l’effacement programmé du peuple palestinien, la destruction méthodique des infrastructures civiles, l’éradication de l’agriculture, l’assassinat des médecins et l’affamement de centaines de milliers d’enfants. Ils affirment que « l’existence même du peuple palestinien est aujourd’hui menacée », et appellent à utiliser tous les leviers institutionnels pour faire pression sur l’État français et exiger des sanctions contre l’entité sioniste. Ils rappellent qu’au rythme actuel, le nombre total de morts à Ghaza – entre les bombardements, la faim et les blessures non traitées – pourrait atteindre les 400 000. La Chine, de son côté, a appelé lors d’une session du Conseil de sécurité à l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu contraignant. Le représentant permanent adjoint de Pékin, Geng Shuang, a exprimé sa profonde inquiétude face à l’intention déclarée du gouvernement sioniste de maintenir son armée d’occupation à Ghaza et d’intensifier ses opérations. Il a fermement dénoncé le blocus imposé à deux millions de civils innocents, expliquant que la famine actuelle est une conséquence directe des restrictions humanitaires et du siège total. Le diplomate chinois a exhorté l’entité sioniste à rétablir sans délai un accès humanitaire complet et à soutenir le travail des agences onusiennes. Il a par ailleurs souligné que seule la création d’un État palestinien indépendant, dans le cadre d’une solution à deux États, permettrait de résoudre durablement la question palestinienne.

Un crime de génocide
De retour à Ghaza, le Bureau de presse gouvernemental qualifie les événements récents de « crime de génocide à part entière » et appelle la communauté internationale à cesser sa complicité, active ou passive. Le blocus, les bombardements, la famine, les attaques ciblées contre les files d’attente, les détournements d’aides, les morts quotidiennes par dizaines, tout cela forme, selon le droit international, un crime contre l’humanité d’une gravité extrême. Les autorités de Ghaza tiennent l’entité sioniste, ainsi que ses alliés directs, notamment les États-Unis, pour responsables de l’aggravation de la crise. Elles accusent aussi la communauté internationale de contribuer à ce massacre par son silence, son inaction ou son indulgence calculée. Ce qui se passe à Ghaza n’est pas une conséquence tragique d’un conflit militaire. C’est un système d’anéantissement. C’est une guerre menée non seulement contre des combattants, mais contre la vie elle-même, contre l’espoir, contre la dignité, contre la faim, contre l’eau, contre les enfants. Chaque jour, des mères enterrent leurs nourrissons. Des files d’attente pour du pain se transforment en cibles. Des camions d’aide deviennent des cercueils roulants. Chaque minute sans cessez-le-feu coûte des vies. Chaque discours vide d’action creuse une nouvelle fosse commune. Et chaque silence est une forme de trahison.
M. Seghilani

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