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Yémen : nouveau signe d’apaisement dans le conflit

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L’Arabie saoudite et les rebelles chiites au Yémen ont, une nouvelle fois, échangé des prisonniers, confirmant une volonté d’apaisement avant un cessez-le-feu et des pourparlers de paix annoncés par l’ONU pour le mois prochain. Neuf Saoudiens «retenus au Yémen» ont été échangés contre 109 Yéménites arrêtés dans les zones d’opération près de la frontière sud de l’Arabie saoudite, a annoncé lundi la coalition militaire arabe engagée au Yémen contre les rebelles Houthis.
«Neuf détenus saoudiens ont été récupérés et 109 yéménites, arrêtés dans les zones d’opération militaires», ont été remis à la partie yéménite, a déclaré la coalition conduite par l’Arabie saoudite.
Cet échange, le deuxième du genre, a été effectué dimanche, a indiqué la coalition dans un communiqué, sans préciser si les Saoudiens qui étaient retenus au Yémen sont des militaires ou des civils et si les Yéménites sont des Houthis. C’est un «signe de bonne volonté» des Saoudiens avant les négociations de paix, a estimé Andreas Krieg du King’s College à Londres. Cela signifie, selon lui, que les pays du Conseil de coopération du Golfe, dont l’Arabie est le chef de file, «sont prêts à des compromis pour le succès de ces pourparlers».
Suite à une médiation tribale, un premier échange de prisonniers avait été annoncé le 9 mars, en même temps qu’une trêve humanitaire à la frontière saoudo-yéménite. Un caporal saoudien avait été remis aux autorités de son pays et sept rebelles avaient pu regagner le Yémen.
Dans son communiqué lundi, la coalition indique que le second échange s’est déroulé dans le cadre de cette trêve. Elle s’est dite satisfaite du maintien de l’accalmie à la frontière et a espéré la voir «s’étendre aux zones de combat, de manière à faciliter l’envoi d’aides humanitaires à l’ensemble du territoire yéménite et à soutenir les efforts des Nations unies pour parvenir à une solution politique au Yémen sur la base de la résolution 2216 du Conseil de sécurité». En annonçant l’accalmie le 9 mars, la coalition avait affirmé qu’elle allait s’accompagner de l’envoi d’une assistance humanitaire. Son porte-parole, le général de brigade saoudien Ahmed Assiri, avait par la suite indiqué qu’une aide humanitaire avait été acheminée à Saada, place forte des Houthis, dans le nord du Yémen.

Blessés côté saoudien
Paradoxalement, un porte-parole de la défense civile saoudienne, Yahia ben Abdallah Qahtani, a annoncé dimanche soir que huit personnes, dont quatre enfants, avaient été blessées par des tirs en provenance du Yémen dans l’extrême sud-ouest de l’Arabie saoudite. Le nouvel échange de prisonniers est intervenu après l’annonce d’un cessez-le-feu au Yémen à partir du 10 avril et de la reprise huit jours plus tard de pourparlers de paix interyéménites au Koweït, sous l’égide de l’ONU. Adam Baron de l’European Council on Foreign Ralations évoque un «espoir largement répandu de voir les négociations prévues au Koweït marquer un pas dans la bonne direction». Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, est en proie au chaos depuis l’entrée en septembre 2014 dans la capitale Sanaa des rebelles Houthis, accusés par l’Arabie sunnite de liens avec l’Iran chiite.
Le conflit s’est aggravé avec l’intervention en mars 2015 d’une coalition militaire arabe, conduite par Ryad, en soutien au gouvernement internationalement reconnu. Plus de 6.200 personnes ont été tuées et 30.000 blessées, selon l’Organisation mondiale de la santé qui précise que 21 millions de civils (82% de la population) ont besoin d’assistance humanitaire, y compris près de 2,5 millions de déplacés. Dans une interview à l’AFP à l’approche du premier anniversaire de la guerre déclenchée le 26 mars 2015, le général Assiri avait annoncé la fin prochaine des «opérations (militaires) majeures» au Yémen.
Cette annonce avait aussitôt été saluée par les Etats-Unis qui, comme les organisations humanitaires, s’inquiètent du coût humain du conflit yéménite. Washington et les Occidentaux s’inquiètent aussi de la présence grandissante des jihadistes d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI) dans les régions méridionales reprises aux rebelles l’été dernier.

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