Des organisations onusiennes ont exprimé vendredi leur indignation et consternation suite aux raids meurtriers menés jeudi sur l’hôpital et le marché aux poissons de la ville de Hodeida au Yémen faisant plus de 50 morts et 120 blessés parmi les populations yéménites, ont rapporté des médias locaux. La coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le Yémen, Lise Grande, s’est dit vendredi «choquée» par le raid aérien ayant visé la veille «le plus grand hôpital du Yémen» dans la ville de Hodeida contrôlée par les éléments du mouvement Ansarallah (Houthis). «Cela est choquant», a affirmé Mme Grande dans un communiqué. «Les hôpitaux sont protégés en vertu du droit humanitaire international», a-t-elle souligné, précisant que «rien ne peut justifier ces pertes de vies». «Al-Thawra est le plus grand hôpital du Yémen et l’une des quelques structures médicales fonctionnant encore dans la région», a poursuivi Mme Grande, affirmant que cet établissement dispose de «l’un des plus grands centres de traitement du choléra dans la ville». L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a présenté vendredi sur Twitter ses «condoléances au peuple du Yémen» après l’attaque de l’hôpital Al-Thawra. «C’est l’hôpital qu’on a le plus soutenu financièrement», a ajouté l’OMS. «La souffrance au Yémen ne s’arrête pas. Aujourd’hui encore une attaque insensée a détruit à Hodeida des familles, des espoirs et des rêves d’un avenir meilleur», a déploré, jeudi, la représentante de l’Unicef au Yémen, Meritxell Relano. L’ONU a invité les différentes parties en conflit au Yémen à entamer des pourparlers de paix le 6 septembre à Genève, a annoncé jeudi soir l’envoyé spécial des Nations unies Martin Griffiths. Jeudi, au moins 55 personnes ont été tuées et 124 autres blessées par des raids aériens sur l’entrée de l’hôpital al-Thawra et sur le marché aux poissons de la ville, selon des médecins et des témoins. Les Houthis ont accusé la coalition arabe sous commandement saoudien d’avoir effectué ces raids. Depuis l’intervention au Yémen en mars 2015 de la coalition, le conflit a fait plus de 10.000 morts civils et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU. Plus de 2.200 autres personnes sont mortes du choléra, ont souligné les organisations onusiennes. Le Yémen dépend des importations pour 90% de ses besoins en nourriture et 70% de celles-ci passent par
Hodeida.
