Un « très petit nombre » de soldats américains se sont rendus récemment sur le terrain au Yémen pour aider les forces yéménites et la coalition arabe à chasser Al-Qaïda de la ville portuaire de Moukalla (sud-est), a indiqué un porte-parole du Pentagone vendredi.
Les états-Unis ont mené par ailleurs quatre bombardements aériens différents depuis le 23 avril contre Al-Qaïda au Yémen, qui ont tué 10 de leurs combattants, selon le porte-parole, le capitaine de vaisseau Jeff Davis. C’est la première fois que le Pentagone confirme un retour de soldats américains sur le terrain au Yémen, depuis le départ en mars 2015 (BIEN mars 2015) des dernières troupes américaines sur place.
Selon le porte-parole américain, les états-Unis ont aidé les forces yéménites et celles de la coalition arabe qui intervient au Yémen, notamment les forces spéciales émiraties, à reprendre fin avril le contrôle de Moukalla, qu’Aqpa (Al-Qaïda dans la péninsule arabique) contrôlait depuis avril 2015. Cette assistance incluait un « très petit nombre » de personnels militaires américains sur place, ainsi que la fourniture de renseignement, de la surveillance, de la programmation, de la sécurité maritime et de l’aide médicale, selon M. Davis. Les militaires américains déployés sur le terrain ont en particulier fourni des renseignements aux Emiratis, selon le porte-parole. Celui-ci n’a pas confirmé s’il s’agissait bien de forces spéciales, habituellement chargées de ce genre de missions ponctuelles.
L’offensive sur Moukalla avait « un grand intérêt pour nous: ça ne sert pas nos intérêts d’avoir une organisation terroriste qui contrôle une ville portuaire et nous fournissons donc de l’assistance pour cette raison », a justifié le porte-parole du Pentagone. Al-Qaïda a profité de la guerre civile opposant les rebelles Houthis aux forces gouvernementales yéménites pour élargir son influence dans le sud et le sud-est du pays.
Les Etats-Unis mènent régulièrement des frappes aériennes contre le réseau extrémiste, comme en mars lorsque plus de 70 combattants avaient été tués dans un camp d’entraînement.
« Nous avons conduit quatre frappes anti-terroristes contre Aqpa depuis le 23 avril, tuant 10 membres d’Al-Qaïda et en blessant d’autres », a ainsi indiqué vendredi Jeff Davis.
Washington considère cette branche d’Al-Qaïda comme la plus dangereuse du réseau extrémiste. Aqpa a mené des attentats meurtriers contre l’Occident par le passé.
Des négociations de paix sont en cours sous l’égide de l’ONU entre les rebelles chiites Houthis, alliés aux partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh, et le gouvernement yéménite. Mais les Houthis ont dénoncé le retour de militaires américains, arrivés « avec leur armement dans le sud du Yémen et sur la base aérienne d’Al-Anad », la plus grande du pays. Dans un communiqué mis en ligne vendredi soir, sur leur site d’informations sabanews, les rebelles menacent de « combattre par tous les moyens (…) la présence américaine et émiratie dans le Sud » qu’ils considèrent comme « une agression coloniale ». Les états-Unis espèrent que le processus de paix permettra de tourner les efforts de tous contre Al-Qaïda.
Ils ne sont pas intervenus dans la guerre entre les rebelles et le gouvernement yéménite, mais ont apporté un soutien logistique et dans le domaine du renseignement à la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite soutenant le gouvernement.
Plusieurs navires militaires américains se trouvent dans la région, dont l’USS Boxer, un navire d’assaut amphibie (opérations de débarquement) et deux destroyers.