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Voyant la cause palestinienne poignardée : La Palestine abandonne la présidence de la Ligue arabe

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La normalisation des relations entre l’entité sioniste, les Émirats arabes unis et Bahreïn, célébrée en grande pompe à Washington sans la présence des diplomates accrédités aux États Unis, comme ce fut le cas lors des accords de Camp David entre l’Egypte de Anouar Essadat et Israël, n’a été qu’une cérémonie pour annoncer l’existence officielle de ces relations après avoir été clandestines des décennies durant. Hier, après avoir soumis une proposition à la Ligue arabe sur une déclaration de condamnation de la normalisation en question, refusée par le rapport de force en faveur des monarchies arabes avec le soutien de certains États arabes, l’autorité palestinienne a annoncé, hier, qu’elle quitte sa présidence actuelle des réunions de la Ligue arabe.
Même si les responsables et le peuple palestiniens n’ont pas été surpris par l’annonce de la normalisation des monarchies du Golfe de leurs relations avec l’entité sioniste, qui la considère « une trahison » de leur cause et un coup porté à leur lutte pour un État palestinien indépendant ayant pour Capitale El Qods, hier, le chef de la diplomatie de l’Autorité palestinienne a annoncé que « La Palestine a décidé de concéder son droit à présider le conseil de la Ligue (des ministres des affaires étrangères)  lors de sa session actuelle ». Sans nommer les Émirats arabes unis, Bahrein et d’autres monarchies et États arabes qui s’apprêtent à rejoindre officiellement le corridor menant à Israël, le ministre palestinien Ryad Al-Maliki leur a lancé,  hier, qu’ « il n’y a aucun honneur à voir les Arabes se précipiter vers la normalisation » a-t-il déclaré. Alors que pour les six prochains mois, la présidence des réunions de la Ligue arabe devait être assurée par la Palestine, avec l’annonce, hier, lors d’une conférence de presse, à Ramallah, en Cisjordanie, de Ryad El-Maliki, du retrait de la Palestine de ce poste, révèle amplement que la Ligue arabe est devenue, plus qu’hier, un club dirigé par les monarchies des pays du Golfe soutenus par certains États arabes, pour instrumentaliser davantage l’organisation, pour d’autres objectifs, après l’avoir usé, contre la Syrie, la Libye, Le Yémen… et plus récemment contre la Palestine, en s’opposant à adopter la déclaration précitée, soumise par la délégation palestinienne. Sur la voie de ce qui se trame sur l’ensemble de la région du Moyen orient et également en Afrique, notamment dans sa partie Nord et celle du Sahel, au regard de la multiplication des opérations militaires ces dix dernières années, l’entité sioniste n’étant pas loin, celle-ci opère sa stratégie visant à faire remplacer l’Iran comme « ennemi » principal, pour ces régions, à la place de l’entité sioniste et son système coloniale expansionniste. Refusant de rompre les rangs du front contre la normalisation des relations avec Israël, position non seulement propre aux Palestiniens mais aussi, celles de pays arabes, comme c’est le cas pour le Liban, l’Algérie, peuples et gouvernements, les Palestiniens montrent en ces temps de multiplication de pressions, de guerres et d’expéditions militaires des Occidentaux, de leurs alliés et de l’entité sioniste, que  le refus, la non soumission et la résistance sont de mise, plus qu’avant. Le torpillage de La Ligue arabe, même si celle-ci ne jouait pas son rôle de répondre aux attentes et aspirations des peuples des pays arabes, entamé fortement, celle-ci s’est illustrée notamment depuis le déclenchement du printemps arabe, dès 2011, par des décisions ciblant la souveraineté et l’unité de pays membres, jusqu’à  légitimer des interventions militaires étrangères en Syrie, Libye. Comptant 22 États membres, dont une dizaine sont des pays africains : Algérie, Comores, Djibouti, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie, Somalie, Soudan et Tunisie, l’entité sioniste continue d’œuvrer pour faire de l’Iran  « la menace » sur non seulement la région arabe et nord-africaine, mais ailleurs, dont l’Amérique Latine, usant de ses alliés et soutiens, Washington et les monarchies arabes. Si dans les médias israéliens il ne passe pas un jour où il est question de la normalisation de relations entre l’entité sioniste, avec Ryad, Rabat, Khartoum, des pays africains connaissent une activité diplomatique soutenue de responsables israéliens. À titre d’exemple, une délégation tchadienne conduite par l’un des fils du président Idriss Déby Itno a rencontré, hier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour discuter de « l’ouverture possible » d’une ambassade du Tchad à El-Qods. Des Médias ont rapporté, hier, qu’une délégation menée par Abdelkerim Idriss Déby, l’un des fils du président tchadien, et le chef du renseignement Ahmed Kogri, a rencontré le chef du gouvernement de l’entité sioniste, Benjamin Netanyahu et son chef du Conseil national de sécurité. Lors de sa visite au Tchad, janvier dernier, le Premier ministre
israélien Benyamin Netanyahu avait déclaré que « cette visite ne sera pas sans conséquence sur les relations diplomatiques avec les autres États avec qui nous avons une longue tradition de coopération ». C’est la première visite, faut-il le rappeler, qu’effectue un haut responsable israëlien, après 47 ans de rupture de relations entre les deux pays. À cette occasion les deux hommes ont discuté, selon les médias locaux et israéliens,  de la situation sécuritaire dans le Sahel, de la région et de l’Afrique en général. Le ministre israélien avait déclaré à cette occasion que «nous croyons que l’avenir de l’Afrique dépend de l’avenir du Sahel » et ce qui se passe influence, a-t-il poursuivi « tout ce qui se passe dans le monde et les alliés du Tchad doivent le comprendre ». Poursuivant, il dira qu’ils avaient discuté avec le président tchadien «comment élargir et approfondir notre coopération surtout dans le domaine de la sécurité ».
Karima Bennour

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