Bien que les étudiants peinent toujours à être unanimes quant à la question de la reprise des cours, certains établissements ont d’ores et déjà voté pour la reprise, aujourd’hui dimanche. C’est le cas notamment, au niveau de l’USTHB, dont les étudiants ont voté à hauteur de 52% pour le gel de la grève tout en maintenant la journée du mardi comme une journée de protestation. Néanmoins, pour ce qui est du Pôle des étudiants des écoles supérieures, qui regroupe 13 écoles, dont Polytech et la Fac centrale, les étudiants ont voté contre la reprise. Autrement, la journée d’hier a été tendue, au niveau des établissements universitaires qui devaient statuer au sujet de la reprise des cours. En effet, les résultats des votes étaient très serrés ce qui a compliqué la tâche aux représentants des étudiants.
Toutefois, pour l’université de Bab Ezzouar, dont les étudiants ont approuvé la reprise, les représentants ont affirmé que cette reprise aura lieu cette semaine mais avec des conditions. En effet, ils exigent un réaménagement des calendriers des examens et celui des cours. Également, les coordinateurs et délégués de cette université, se sont engagés à travailler pour la libération du mardi de manière officielle auprès de l’administration pour toutes les sections. Ceci vise à préserver cette journée de contestation. Pour ce qui est du Pôle, les étudiants ont prévu d’organiser des actions de contestation d’un autre genre, outre le maintien de la grève. Ainsi, selon les informations recueillies auprès des étudiants, un Iftar collectif sera organisé à tour de rôle dans chacun des établissements. C’est le cas, notamment, au niveau de l’ENST (École nationale supérieure de technologie de Dergana) qui organisera aujourd’hui cet Iftar, alors que la Fac centrale l’a organisé jeudi dernier.
Pour rappel, le ministre de l’Enseignement supérieur, Tayeb Bouzid, qui a décidé de prolonger l’année universitaire jusqu’à fin juillet prochain, a appelé les directeurs des établissements en grève à lancer le dialogue avec les étudiants pour les convaincre de reprendre les cours et ne pas retarder la rentrée universitaire prochaine. D’ailleurs, le ministre avait même écarté l’éventualité de décréter une année blanche pour l’année universitaire actuelle, assurant que les cours n’ayant pas été dispensés en raison de la grève au niveau des universités seront rattrapés. De même, plusieurs solutions ont été définies par le secteur pour « rattraper les écarts enregistrées dans les activités pédagogiques, et ce afin de préserver la crédibilité de la formation, d’autant que l’écart n’existe pas uniquement entre les différentes universités, mais au sein d’un même établissement, entre spécialités, classes ou facultés ». Rappelons, entre autres, que les universitaires ont été brutalement réprimés dimanche dernier lors de la marche commémorative de la journée nationale de l’Étudiant et mardi lors de la marche hebdomadaire.
Vendredi, cette répression a été évoquée par les manifestants. Un hommage appuyé a été rendu aux universitaires à côté d’autres slogans contre la police qui les a brutalisés. Cette répression serait à l’origine de la décision de certains universitaires de ne pas reprendre les cours.
Lamia Boufassa
