Le ministre italien des Affaires étrangères, vice-président du Conseil Italien, Antonio Tajani, a effectué hier une visite en Algérie qui s‘inscrit dans le cadre de la volonté des deux pays de la Méditerranée de d’ouvrir une nouvelle étape dans la coopération économique, énergétique, industrielle notamment son segment automobile, l’agriculture et le commerce.
Ce sont des secteurs qui pourraient approfondir les échanges entre les deux pays qui disposent d’un atout non négligeable leur proximité géographique. À son arrivée, Antonio Tajani a été reçu en audience au Palais d’El Mouradia. Selon, un communiqué de la présidence de la République, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, hier, Antonio Tajani et la délégation l’accompagnant. L’audience s’est déroulée en présence du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Boualem Boualem, du ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, du directeur général Europe au ministère des Affaires étrangères, Toufik Djouama, et de l’ambassadeur d’Algérie à Rome, Mohamed Khelifi. Également, Antonio Tajani a été reçu par Ahmed Attaf, le ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, selon un communiqué ministériel. Dans le cadre de cette visite le responsable du gouvernement italien donnera le coup d’envoi à un forum d’affaires qui réunira les principaux acteurs économiques des deux pays. Ce rendez-vous se fixe comme objectif d’approfondir les relations commerciales et d’explorer de nouvelles opportunités d’investissement, notamment dans l’énergie, l’industrie automobile, l’agriculture et les infrastructures. Il faut rappeler dans ce contexte, que l’Italie a toujours entretenu des relations apaisées, profondes et fructueuses avec l’Algérie.
Selon l’agence italienne Agenzia Nova, Antonio Tajani a indiqué que sa visite dans notre pays s’inscrit dans une dynamique stratégique de l’Italie visant à diversifier les opportunités de partenariat économique avec l’Algérie et certaines autres régions du monde où elle compte gagner quelques parts de marché aussi bien en Afrique, l’Extrême-Orient, l’Amérique du Sud, les Balkans, ou encore le Mexique. Les relations économiques entre l’Algérie et l’Italie baignent aujourd’hui en pleine éclaircie comme le prouvent aussi bien les chiffres des échanges commerciaux ainsi que le développement continu des investissements directs italiens en Algérie. Selon l’agence Agenzia Nova, Rome est le principal partenaire des exportations algériennes, et l’Italie se positionne au troisième rang parmi les fournisseurs de l’Algérie dans divers secteurs. En 2024, près de 25 % des exportations algériennes, toutes catégories confondues, y compris l’énergie, étaient destinées à l’Italie, représentant environ 10 milliards d’euros. En contrepartie, les exportations italiennes vers l’Algérie ont atteint 2,5 milliards d’euros. Les échanges entre les deux pays sont dominés par les produits énergétiques, avec le gaz naturel représentant une part importante, soit près de 8,5 milliards d’euros des exportations algériennes vers l’Italie en 2024. Cette dynamique illustre l’intérêt croissant des entreprises italiennes pour le marché algérien, d’autant plus que le gouvernement algérien a mis en place un cadre réglementaire plus attractif pour les investisseurs étrangers qui leur offre plusieurs avantages.
Le forum d’affaires organisé dans le cadre de la visite de Tajani devrait ainsi aboutir à la signature de nouveaux accords dans plusieurs domaines, notamment le bâtiment et les travaux publics, l’industrie pharmaceutique et la logistique. L’Italie ne se contente pas d’être un partenaire commercial, elle joue un rôle de plus en plus actif dans le développement de l’industrie algérienne. Un accord stratégique a été conclu entre le groupe italien SIGIT et le holding algérien ACS pour la production de composants automobiles en Algérie. Ce projet vise à soutenir l’essor du secteur automobile algérien en fournissant des pièces aux constructeurs locaux comme Fiat, Volkswagen et Mercedes. Dans l’agriculture, un secteur stratégique pour l’Algérie, la société italienne Bonifiche Ferraresi a signé un accord pour un projet de culture céréalière et agro-industrielle à Timimoun. Doté d’un investissement de 420 millions de dollars, ce projet couvrira 36 000 hectares et comprendra des unités de transformation de blé et de légumineuses, renforçant ainsi l’autosuffisance alimentaire du pays tout en créant des opportunités d’exportation vers l’Europe et l’Afrique. La visite d’Antonio Tajani témoigne de l’ambition des deux pays d’approfondir leur coopération et de la hisser à un niveau stratégique. En plus des accords en cours, les discussions devraient porter sur des projets futurs liés aux infrastructures, aux technologies de pointe et à la transition énergétique.
Synthése Slimane B.